samedi 7 avril 2007

Renfort

Martin et Nicolas arrivèrent à l'Alpe d'Huez vers huit heures. Il ne restait qu'une semaine à la saison de ski, et ils tenaient tous deux à skier ou reskier dans les Alpes.

Nicolas s'équipa en force pour affronter la Forteresse noire. Il loua une très bonne paire de ski. Il suggéra à Martin de se louer une planche à neige de bonne qualité.

Après quelques heures de glisse gentille, Nicolas et Marin montèrent au sommet du Pic d'Argent. Martin admira le paysage, Nicolas regardait la Forteresse noire se perdre dans la montagne.

Martin était un bon planchiste. Nicolas suivait ses conseils, et avec son expérience de la piste, il s'en sortait correctement sur la Forteresse. C'était une journée de ski de rêve : il faisait chaud, la neige était parfaite et les décors sublimes, pour des québécois. Nicolas skiait facilement et y prenait un plaisir énorme. Il était fier; il avait vaincu la montagne.

En prenant une pause, Martin dit à Nicolas :

- C'est vraiment les plus belles conditions de ski que j'ai jamais vu.
- Ouais... Vraiment cool les Alpes.

Mais la Montagne gardait des surprises. Une demie-heure de ski plus bas, la chaleur faisait des ravages. Les rochers n'étaient pas tous recouverts de neiges, et Martin et Nicolas slalommaient entre les obstacles, qui camouflaient la vraie nature de la piste. Ils se retrouvèrent bientôt au milieu de nulle part, sans aucune trace de vie humaine et en ne sachant pas où aller. Martin tenta une direction.

- J'pense que c'est par-là!

Et il partit. Nicolas le suivit quelques mètres, avant que sa mémoire ne lui rappelle qu'ils faisient fausse route.

- Attends!

Mais Martin, déjà, ne l'entendait plus. Nicolas enleva ses ski et remonta ses quelques mètres à pieds. Il s'assit dans la neige et attendit. Une vingtaine de minutes plus tard, Martin réapparut.

- C'est bloqué.
- Merde.

Heureusement, quelques skieurs locaux passèrent par là. Ils leur indiqua un chemin, une longue et douce pente de roc sur laquelle il n'y avait plus aucune neige.

- C'est par ici!
- Vous êtes certain? Il n'y a plus de neige.
- Faîtes-moi confiance.

Le parcours de la Forteresse se termina par une vingtaine de minutes de marche. Mais malgré sa fin horrible, la Montagne ne réussit pas à faire oublier aux Québécois la parfaite demie-heure de ski qu'ils avaient vécu dans la partie eneigée de la Forteresse noire.

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