samedi 31 mars 2007

La fin d'une époque

C'était la fin d'une époque. Avec la fin de l'école, l'arrivée de Martin et l'arrivée du début du stage, Nicolas sentait que le destin réorientait son périple. Et ce que Nicolas voulu, à ce moment précis, c'était de le posséder et de le dominer, ce destin.

Cette nuit-là, Nicolas fit de beaux rêves.

Dernier jour d'université

Ce vendredi était le dernier jour de classe du trimestre. Nicolas dit au revoir à Céline, à Agnieska, à Loris, à Florent et à tous les autres, et quitta l'université, sachant qu'il pourrait compter sur ses doigts les fois qu'il reverrait ses camarades de classe français.

Nicolas rentra au bloc F du Jussieu. Il voulait fêter l'évènement. Martin l'attendait.

- Alors Nic, t'as fini les classes là?
- Yup.

...

La soirée se termina vers quatre heures du matin, après une bouteille de vin, un quart de bouteille de scotch et quelques coupes de chartreuse.

jeudi 29 mars 2007

Statistiques françaises

Selon l'Onivin, la France est devenue en 2004 le premier producteur mondial de vin. Les vignobles français occuperaient 895 000 hectares, et chaque année, 64.3 litres de vin par habitant seraient consommés.

mercredi 28 mars 2007

Martini

Si Nicolas n'avait pas voulu goûter à un nouvel alcool, peut-être qu'il n'aurait pas dépensé 7 euros pour la bouteille de Martini. Et s'il n'avait pas été terriblement en manque d'un souper dans un restaurant québécois, peut-être qu'il n'aurait pas remarqué que le Martini goûte la sauce barbecue. Et si ce goût trop fort de sauce barbecue n'évoquait pas d'autres références chez les québécois, peut-être que Martin, Nicolas et les petits gars de Sainte-Foy auraient pu apprécier le martini, tout comme les français. Et s'ils avaient appréciés le Martini, plutôt que de le trouver totalement dégueulasse, peut-être qu'à quatre, ils auraient réussi à terminer ne fut-ce qu'un verre. Mais il en fut autrement.

mardi 27 mars 2007

Mar'n

Fack c'est là que Martin débarque à Lyon, un lendemain de d'élections québécoises par une belle journée chaude de mars. Martin, le p'tit gars de Napierville, le trippeux de Hockey, fidèle au CH jusqu'au sang, trippeux d'expressions québécoises et de François Pérusse, ben y'est à Lyon!

En revenant de l'IUT, Nicolas l'spotte en face du Jussieu F, fack il gueule "Maaaaaaaaaaar'n!". Martin s'ervire, Nicolas accourt, y'est super content. Criss, son grand chum de Cégep vienne d'arriver à Lyon. Ca fait deux mois que Nicolas a pas vu la face d'un de ses amis, osti que ça y fait du bien d'voir son bon vieux Mar'n.

Nicolas amène Martin à l'épicerie. En marchant, il lui raconte la France, avec ses vertues pis ses niasieries. A l'épicerie, ils s'achètent de l'alcool pas cher (vin de Bordeau) pis ils r'tournent au Jussieu. Y s'font une bonne bouffe pis ils boivent pour fêter ça, en compagnie des p'tits gars de Ste-Foy, qui boivent pas mal à tous les soirs anyway.

Martin s'couche crevé, su'l décalage horaire. Nicolas s'couche de bonne humeur.

Note

Avant, le nom Martin désignait le Martin de Montréal qui était arrivé à Lyon avec Nicolas. Mais un autre Martin arrive, avec une plus grande importance dans l'histoire, puisqu'il est un grand ami de Nicolas. Le nouveau Martin portera désormais le titre de "Martin", simplement, et l'ancien "Martin (l'anglohpone)".

26 mars

Ce jour-là, quand Nicolas prit conscience de l'Horreur, le drapeau au fond de son coeur tomba en berne.

samedi 24 mars 2007

Statistiques françaises

Lyon est envahit par les restaurants de "snack Kebab". Google Maps en réportorie au moins 213.

vendredi 23 mars 2007

Spécialité turque

C'était une belle soirée d'été. Nicolas revenait d'un petit concert rock donné à la mi-graine, et il avait faim. Il décida de passer dans un Kébab. D'où lui venu cette idée? Simplement, à Lyon, il est presque impossible d'aller d'un bar à une station de métro sans croiser au moins un Kebab.

jeudi 22 mars 2007

Louise

- Alors à ce soir Nicolas.
- A ce soir!

Louise rentrait du labo de chimie. Elle avait croisé Nicolas sur le terrain des résidences Jussieu, et elle l'avait invité à aller se rendre au Ramblers. Elle était loin de se douter que Nicolas ne savait toujours pas de qui elle était.

Avant d'aller manger chez elle, Louise alla faire un petit tour chez Paul. Paul travaillait au même labo qu'elle, tout comme Sarah et Leslie.

Paul et Sarah étaient des étudiants anglais en échange sur le campus de Lyon 1. Leslie était Etats-Unienne. Louise s'était sentie naturellement complice de leur voyage parce qu'elle même n'était ni Lyonnaise ni d'origine Française. Louise avait toujours vécu en France, en Corse et à Toulouse, mais ses parents étaient Britaniques.

Louise cogna à la porte de Paul.

- Hey, Louise.
- Hi Paul.

Sarah et Leslie les rejoignèrent. Les quatres anglophones mangèrent des pâtes, discutèrent et se rendirent à l'arrêt de Tramway Insa-Einstein un peu avant 21h30. Nicolas arriva une minute après, et Louise le reconnu.

- Hé Nicolas! Bon alors je te présente Paul...
- Salut Paul.
- ...Sarah...
- Salut Sarah.
- ...et Leslie.
- Bonsoir Leslie.

Les présentations étaient faîtes mais Nicolas ignorait toujours le nom de celle qui présentait. Il était un peu embêté de ce constat. Il voulait connaître le nom de Louise.

Une demie-heure plus tard, le groupe de jeunes universitaires étaient au Ramblers, un bar qui se disait à l'Irlandaise et qui n'avait rien d'Irlandais, à part le nom. Ils parlèrent toute la soirée, par moment en français et par autres en anglais, sans convention réelle, jusqu'à la fermeture. Nicolas en apprit beaucoup sur Louise, Paul, Sarah et Leslie, et pratiqua son anglais qui commençait à faiblir avec l'influence de la France. Il s'amusa énormément. Mais il ne savait toujours pas que Louise était Louise.

mercredi 21 mars 2007

Statistiques françaises

Selon Doctissimo, un Français sur quatre consomme des psychotropes. 150 millions de boites seraient prescrites chaque année. Cela fait de la France le plus grand consommateur de psychotropes par habitant en occident.

mardi 20 mars 2007

Remerciements

Ce soir-là, Nicolas avait voulu en finir, une fois pour toute, avec cette histoire qui le hantait. Au pied de son lit, sur lequel il gisait, était déposé une note, un griffonage maladroit et très peu lisible.

Je m'y prends un peu tard, je sais. J'aurais dû te le dire avant, bien avant, quand ton sourire et ta voix étaient frais, quand ton souvenir était encore une drogue, quand je pouvais parler de toi sans avoir pris une bonne dose d'alcool.
J'aurais dû te le dire bien avant, ce merci. Parce que c'est fini depuis déjà bien longtemps, et parce que tu le mérites.
Donc merci.
Pour les salut avec ta voix enrhumée, pour les discussions philosophiques, pour le commentaire sur Sombres Mots, pour la fumée dans mes pensées, pour m'avoir fait découvrir Nietzsche, pour les balades dans les rues de Montréal, pour les verres qui suivirent, pour m'avoir fait rêver, et bien merci, Mikka.


Nicolas dormait d'un profond sommeil.

voir : merci, l'étudiante qui lisait Nietzsche, la deuxième chance et fumée.

lundi 19 mars 2007

Petit tour de Lyon

Nicolas sortit du Jussieu F avec son appareil photo dans les mains. Il voulait capturer l'image qui symboliserait Lyon.

Il passa une heure à photographier des gamins qui jouaient au foot sur la Place Bellecour. Il immortalisa quelques couples sur les quais du Rhône. Il captura l'instant où un cycliste en Vélo'v coupait à toute vitesse une vieille Citroën rouillée. Il cadra un serveur français déposant une andouillette à la table d'un bouchon lyonnais. Il posa la Basilique Notre-Dame de Fourvière d'en bas de sa colline. Avant que le soleil ne se couche, il put prendre quelques clichés du Théatre Antique de Fourvière.

Nicolas rentra chez lui épuisé. Il n'avait pris la photo qui symboliserait Lyon, mais il avait passé une très bonne journée.

dimanche 18 mars 2007

Statistiques françaises

Selon la Chambre de commerce et d'industrie de Grenoble, les caves de la Grande Chartreuse à Voiron emploient quarante-cinq personnes et enregistrent un chiffre d'affaire de 7.43 millions d'euros par année.

samedi 17 mars 2007

La Chartreuse aujourd'hui

Nicolas arriva dans la cuisine avec un pain baguette et des saucisses de Strasbourg. Il voulait
se faire des hots dogs en résidences françaises. Les Québécois de Sainte-Foy tentaient de ne pas
trop rater leurs quenelles en résidences françaises.

Quelques bouteilles de vin plus tard, Kevin affichait un air déçu.- J'ai plus d'alcool dans ma chambre.

Alex arriva au même constat.
- J'suis à sec.

Nicolas brillait.- Je vais aller chercher mes bouteilles de Chartreuses!

Nicolas distribua des verres de Jaune straigt, des verres de Verte straigt, des verres
d'Episcopales (Une part de Verte, deux parts de Jaunes) et de C&S (Chartreuse and Scotch). Pour Kevin et Alex, Nicolas avait prouvé qu'il connaissait les Elixirs de Dieu. Ils le considéraient
maintenan comme un des leurs.

L'Elixir de longue vie

Un jour de l'an de grâce de 1605, le Maréchal d'Estrée se rendit à Vauvert pour mettre en sécurité un manuscrit. Il y rendit aux moines Chartreux un parchemin d'origine inconnue sur lequel était inscrit une bien longue recette.

Le parchemin fut envoyé à la maison mère des Chartreux, le monastère de la Grande Chartreuse, dans les Alpes. La recette étant trop complexe, elle fut rangée pendant des années.

Une centaine d'années plus tard, le Frère Maubec découvrit le parchemin de l'élixir. Après des années d'analyse, le Frère Maubec rassembla les 130 plantes demandées par le parchemin et commença la production du mystérieux liquide vert. Pour des raisons inconnue, l'Elixir à 71% d'alcool ne sortit jamais du monsastère.

En 1764, une version plus douce a été commercialisée à Grenoble. C'était l'Elixir de santé, un digestif à 51% d'alcool.

Lors de la révolution française, les moines se dispersèrent. Pour s'assurer que la recette reste secrète, les moines ne firent qu'une seule copie de la recette. Un des pères fuyant la France emporta l'original, et le seul Père autorisé à rester au monastère conserva la copie.

Mais le Père du monsatère se fit incarcérer à Bordeau. Il remit donc à un Frère la précieuse copie, mais ce Frère finit par céder la copie à un pharmacien, Monsieur Liotard. Monsieur Liotard voulait faire usage de la recette, mais le ministère de l'intérieur de Napoleon Premier refusa. A la mort du pharmacien, le précieux document rentra à la Grande Chartreuse, qui avait été réintégrée à la France.

En 1903, la France expulsa à nouveau les Chartreux. Le gouvernement prit possession de la distillerie et tenta de recréer la recette. La société d'Etat en charge ne réussit jamais à reproduire l'Elixir de longue vie ni même l'Elixir de santé. Elle fit faillite en 1927.

Les Chartreux reprirent leurs pleins droits après la deuxième guerre mondiale. Depuis, ils sont principalement reconnus pour deux digestifs, la Chartreuse Verte (l'Elixir de Santé) et la Chartreuse Jaune (40%, un peu plus douce).

Lorsque Nicolas vit la bouteille de Chartreuse Verte, au Carrefour, il la voulut.

vendredi 16 mars 2007

Statistiques françaises

Selon le gouvernement française, il y aurait en France 35 000 boulangeries artisanales. Les français mangent en moyenne 58 kg de pain par année, et 80% des pains achetés sont des baguettes.

jeudi 15 mars 2007

Quenelles

Recette de quenelles en résidences françaises

Ingrédients
6 quenelles
15 cl de sauce (au choix)
15 cl de vin rouge
1 couteau

Matériel
1 poêle
1 casserole
1 coupe (pour le vin)

Personnel supplémentaire
1 Marine

Préparation
- Couper les quenelles en rondelles
- Mettre la sauce dans la casserole et la casserole sur le feu
- Placer les rondelles de quennelle sur le poêle et le poêle sur le feu
- Laisser Marine mettre du paprika dans la sauce
- Quand les tranches de quennelles sont dorées sur le côté qui chauffe, faire flipper les rondelles de quennelle dans la poêle d'une main en buvant le vin rouge de l'autre main*
- Essuyer le vin rouge tombé sur le sol**
- Arrêter la cuisson quand les quenelles sont dorées des deux côtés
- Mettre les quenelles dans l'assiette
- Verser la sauce sur les quenelles dans l'assiette
- Servir les quenelles (spécialité lyonnaise) avec du saucisson (autre spécialité lyonnaise), du vin (de Bordeau), de la choucroute (de Strasbourg) et un pain baguette (du coin de la rue)

* Manipulation optionelle. Sert à avoir l'air d'un vrai cook.
** Manipulation honteuse.

Cuisine lyonnaise

Ce soir-là, Nicolas voulait manger à la française. Chez un traiteur lyonnais près de la Place Bellecour, il s'acheta des quenelles, du saucisson à cuire et de la choucroute.

mardi 13 mars 2007

Nicolas vs Ratard

Nicolas voulait passer au tableau de Ratard et survivre. L'humour contre ses maths et la logique contre son humour, telle était sa stratégie. Nicolas voulait lui tenir tête et et s'en sortir avec toute son honneur.

Il arriva cinq minutes en retard au cours.
- Alors Monsieur Boily, vous êtes en retard.
- Oui...
- Raconte-moi... le bus, le tram en retard?
- C'est un blague! Vous voulez vraiment que je me justifie?
- Euh... oui!
- Les extra-terrestres, Monsieur...
- ... Au tableau.

Dans le coin gauche... Venant du Québec, mesurant six pieds deux et pesant 170 livres, reconnu pour sa logique orientée objet innée... Nicolaaaaas Boily!

Dans le coin droit... Venant de la France, meusrant 140 centimètres et pesant 105 kilos, reconnu pour ses tactiques de peur. Monsieur Raaaaaataaard!

Monsieur Ratard ouvre l'offensive. Il veut effrayer Nicolas.
- Alors Monsieur Boily, vous avez fait l'exercice trois?

L'exercice trois est horriblement long. Nicolas ne l'a pas fait. Mais peu importe, il décide à ce moment de ne pas jouer sur le terrain de Ratard, un terrain français, et de jouer sur le sien, un terrain québécois. C'est à dire d'user du tutoiement et une subtilité minimale.

- Non, mais je peux te le faire drette-là.
- Allez y...

Nicolas commence à étaler sa matrice au tableau. Il se concentre, ne veut laisser passer aucune erreur. Sous la pression, le stress l'envahit rapidement. Il commet une erreur. Ratard s'avance avec son efface.

- Monsieur Boily, foutez pas en l'air mon exo!
- C'est toi qui va le foutre en l'air avec ton efface. Tu voulais effacer quoi?
- Au point où vous en êtes, j'aurais tout effacé.
- Pour tout réinscrire ensuite? Je ne vois qu'une seule erreur, elle est en deux quatre.
- Hmmm... Vrai. Continuez.

Nicolas ralentit un peu son rythme. Il veut se calmer se ne plus commettre d'erreur. D'ailleurs, il n'en commet plus. Mais il n'est plus très rapide. Incapable de le critiquer, Ratard s'ennuie et réagit.

- Ah, c'est d'un ennui total, on dirait un visionnement au ralenti. Je vais aller me chercher un café, faîtes-vous aider par vos camarades pendant que je suis parti, vous en avez besoin.

Et Ratard quitte la classe. Nicolas accélère le rythme, conscient qu'il peut faire des fautes et les corriger lui-même. Une multiplication vectorielle plus tard, Nicolas comprend quelque chose dans l'exercice : il comprend sa fonction pédagogique, à quelle notion elle mène. Dès lors, il entreprend de croiser la matrice avec la matrice prime pour modéliser un automate complexe. La classe ne comprend plus rien à ce qu'il fait, les plus habitués prévoient le massacre au retour de Ratard.

Nicolas termine. Ratard entre.

- Monsieur Boily, qu'est-ce c'est que ce bordel au tableau.
- C'est un automate construit par le croisement de deux autres.
- Bon...

Et en effaçant le tableau, Monsieur Ratard adressa un sourire à Nicolas. Une sourire qui voulait dire "bonne partie". Et Nicolas quitta le tableau.

dimanche 11 mars 2007

Statistiques françaises

Anena a effectué une étude de 1989 à 2002 sur les accidents mortels de ski en France. Durant ces treize années, 401 personnes sont mortes, ce qui fait une moyenne de 30,85 personnes par année.

samedi 10 mars 2007

La Forteresse noire

Nicolas voulait skier dans les Alpes. Il voulait tellement le faire qu'il s'était levé à cinq heures de matin pour partir. A neuf heures, il arriva à la station d'Alpe d'Huez.

Nicolas voulait vivre. Il voulait tripper, avoir des sensations fortes, sentir son instinct commander son corp. Quand il arriva à la station, il leva ses yeux vers le sommet. C'était haut. Il distinguait faiblement une pointe, cachée par d'épais nuages blancs comme la neige.

Nicolas voulait aller le plus haut possbile. Le sommet, nommé le pic d'argent, était redouté de tous les skieurs, sauf les meilleurs. D'ailleurs, la station mettait bien les gens en garde les skieurs contre le pic d'argent. "Attention, piste de haute montagne, skieurs expérimentés seulement".

Nicolas n'était pas un bon skieur. Il n'était pas non plus prêt; il n'avait pas skié de la saison. Mais ce sommet, il le voyait comme son défi.

Trente minutes de montées. 3 300 mètres d'altitude.

Nicolas était au dessus des nuages. Il était entouré de montagnes de roc et de pics. De là, il ne discernait même plus le village en bas de la montagne. Il se sentait seul au milieu des Alpes, avec simplement quelques autres skieurs.

La piste que Nicolas devait affronter, et il n'y avait aucune alternative possible, s'appellait La Forteresse noire. "Cool..."

La Forteresse noire était à pic et étroite, entre un mur de roc et une falaise de neige. Nicolas n'y skia que quelques secondes avant de sentir la peur l'envahir, le stress et l'adrénaline le dominer. Nicolas avait voulu se mettre en haut, maintenant il y était et la seule chose qu'il voulait, c'était arriver saint et sauf en bas. La neige était glissante, la piste trop étroite pour son parrallèle. Nicolas skiait pour survivre.

Il tomba souvant. Quand il tombait, sa seule préocuppation était de rester sur la piste. Ses jambes tremblaient, à cause de l'effort et de la peur. Nicolas avait voulu affronter cette montagne, et il se sentait perdre le combat. Au milieu des immenses pics de roc de millieurs d'années, Nicolas, jeune être vivant et ephémère, se mesurait à l'une des pistes le plus connues de France.

Nicolas cherchait son rythme. Gauche, droite, à pic, passerelle de neige, droite, gauche mais pas trop... Ca dessendait vite. Vieille et habitué, la montange lui imposait son rythme, et elle le jugeait à sa capacité à s'y adapter.

Une heure et demie plus tard, Nicolas arriva à la station. Il était en sueur, ses jambes tramblait encore, son coeur battait à toute allure. Il n'avait pas l'air d'aller bien, mais il affichait un grand sourrire.

Parce qu'il voulait vivre, Nicolas était monté en haut du pic d'argent. Parce qu'il voulait survivre, il avait tout fait pour descendre correctement La Forteresse noire. Le savoir ou son absence ne lui disait plus rien, son instinct et ses endorphines le comblaient.

jeudi 8 mars 2007

Deuxième entretien

C'est avec une réelle volonté de réussite que Nicolas se prénsenta pour un deuxième entretien, toujours à la recherce d'un stage.

- Bonjour Monsieur Boily.
- Bonjour!

Nicolas se fit amener dans un petit bureau désordonné. Il y avait un vieux divan dans le fond de la pièce, et les murs étaient tapissés de posters de films. Le directeur de la petite boite de publicité s'assit de son coté du bureau, et Nicolas s'assit en face de lui.

- Bon. Nous avons un SI pour l'industriel qui ne comble pas nos beoins. Il nous faudrait l'adapter. Vous devez avoir une bonne connaissance du monde de la publicité?
- Pas du tout.
- D'accord. Mmm... Je vois sur votre cv que vous avez travailler pour une entreprise de dévellopement web plus tôt... Avez-vous participez au processus de vente?
- Non, je travaillais à la conception.
- Je vois. Et vous êtes donc habitués à l'infographie?
- Pour être franc, Monsieur, non. J'ai une formation en administration, mais je ne sais pas comment fonctionnent les processus publicitaires en France. Toutefois, je suis vraiment intéressé par la pub et j'ai la volonté de réussir votre projet. Si vous cherchez quelqu'un qui veut apprendre et apporter des solutions novatrices à vos problèmes, je suis votre homme.

Cinq minutes plus tard, la convention de stage était signée.

mercredi 7 mars 2007

Insomnie

Cette nuit-là, Nicolas ne trouva pas sommeil. Il avait l'impression de ne pas assez avoir vécu, ces dernières semaines. De l'alcool, une entrevue ratée, une jolie fille dont il avait tout oublié. Nicolas se sentait vide. Et il se sentait coupable que de se sentir ainsi. Alors, il voulu que cela change.

Statistiques françaises

De 1994 à 2002, la France a investi en moyenne 3.5% de son PIB dans l'industrie du savoir. A ce niveau, la France est derrière les autres puissances mondiales, soient les Etats-Unis, le Japon, l'Angletterre, et l'Allemagne.

mardi 6 mars 2007

Déjà vu

Nicolas faisait son supermarché. Le Champion était bersé de vraies chansons d'épicerie. Un hit de garou, un hit de Lara Fabian...

Affamé, Nicolas cherchait quelle viande était la plus avantageuse dans le rapport poids/prix. Il était devant le comptoir des saucisses quand une voix fémine survint de derrière.

- Nicolas?

Il se retourna. Son interlocutrice était une jolie fille d'à peu près vingt ans. Son visage lui était vaguement familier, mais il ne savait pas trop à qui il avait affaire. Il tenta de dissimuler son ignorance.

- Bonjour.

Bise.

- Alors Nicolas, ça va?
- Ouais ça va! Toi?
- Ca va bien. Je viens de déménager, j'ai un appartement près d'ici maintenant.
- Ah! Ca doit être mieux que ton ancien logement, j'imagine.

Nicolas nageait en pleine spéculation.

- Oui, c'est plus grand. Et toi, quoi de neuf depuis la dernière fois?

Nicolas figea un instant. Il ne savait pas c'était quand, cette dernière fois.

- Boaf, pas grand chose.
- Tu t'es trouvé un stage?
- J'ai commencé à passer des entretiens.

Nicolas avait espéré retrouver mémoire durant la conversation mais il n'en fut rien. L'inconnue s'en alla.

- Bon, je vais terminer mes courses. A plus, Nicolas.
- Oui à la prochaine...

lundi 5 mars 2007

Entretien

Nicolas était dans un beau bureau de travail assez élevé de la gare Part-Dieu. C'était une entrevue pour son stage. Le français devant lui se disait information technologies manager. Il portait fièrement ce titre qu'il ne savait pas bien le prononcer.

- Alors, Monsieur, vous êtes québécois et désirez travailler sur notre projet de relation tcl-sncf.
- Exactement Monsieur.
- Etes-vous familier avec les systèmes de pont entre systèmes d'informations?
- Non Monsieur, je n'ai pas eu cette formation.
- Très bien. Vous devez tout de même connaître les architectures multi-tiers à composantes indépendants, j'imagine.
- Multi-tiers, ça va. Les composantes indépendantes, j'en ai que vaguement entendu parlé. C'est une décentralisation des traitements, c'est ça?
- Non pas du tout.

Le manager pris quelques notes sur sa feuille, puis remercia Nicolas.

- Je vous rappellerai d'ici quelques semaines si vous avez le poste.
- Merci Monsieur.

Du point de vue de l'employeur, Nicolas n'en savait que trop peu pour que sa candidature soit considérée.

samedi 3 mars 2007

Citation française

Le vin est semblable à l'homme : on ne saura jamais jusqu'à quel point on peut l'estimer et le mépriser, l'aimer et le haïr, ni de combien d'actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable.

- Charles Baudelaire

vendredi 2 mars 2007

Vertues françaises

Un pack de douzes stouts, deux bordeaux 2005. Nicolas sortit du super marché avec une facture de dix euros. Ce qu'il appréciait le prix de l'alcool en France!

Depuis l'Open Vodka, depuis Montpellier et depuis les compatriotes de Sainte-Foy, Nicolas avait pris l'habitude de noyer son savoir dans l'alcool. Quotidiennement.

jeudi 1 mars 2007

Ratard fait des siennes

C'était un cours de mathématiques. Monsieur Ratard marchait tranquillement entre les bureaux de la classes, à la recherche d'une victime. Certains étudiants faisaient semblant d'être forts et irréprochables, d'autres se faisaient petits et discrets. Quand Ratard chasse, toutes les tactiques sont légitimes pour éviter de passer un mauvais moment un tableau.

Il s'arrêta devant un étudiant.
- Toi!
- Euh quoi?
- Au tableau.

Vaincu, le grand étudiant aux cheveux bruns s'avança au tableau. Il avait l'attitude d'un prisonnier d'un guerre. Il s'était retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, et maintenant il devait bien se comporter s'il voulait un jour être libre.

Le pauvre éprouvait de grandes difficultés en mathématiques. Il ne comprenait rien aux calculs matriciels et aux règles de transformation des ensembles. Quand Monsieur Ratard lui posait des questions, il figeait devant le tableau, ne sachant pas du tout par où commencer. Alors il encaissait les remarques de Monsieur Ratard, qui ensuite lui expliquait comment s'attaquer au problème.

- Euh Monsieur Ratard, je sais pas du tout quoi faire là.
- Surtout ne touche à rien! T'as déjà bousillé assez d'exercices, je veux pas que tu me barbouilles encore le tableau de ton art abstrait. Commence part faire un produit matriciel.

Le maladroit commença à écrire au tableau. Confus et stressé, il entamma une addition de vecteurs qui ne faisait pas vraiment de sens. Ratard intervint.

- Non, non non. Tu penses trop et tu fais tout faut. Arrête de penser et fait ce que je te dis, on te réveillera quand ce sera fini.

Un élève lui souffla que ce n'était pas ça, un produit matriciel. L'étudiant au front effaça tout et commença son produit matriciel. Il était angoissé, il doutait et il écrivait horriblement lentement. Deux minutes et huit chiffres plus tard, Ratard n'en pouvait plus.

- C'est horrible. J'ai l'impression de vivre un film au ralenti!

Voulant en finir, le victimisé du cours termina son tableau en vitesse, sans fautes. La confiance reprit. Il regarda un instant le problème, et il déduit que c'était maintenant qu'allait s'appliquer l'addition vectorielle.

- Et pour la suite, tu fais quoi?

La voix de Ratard ramena à sa conscience la douleur de ses traumatismes. Il baffouilla à voix basse sa pensée.

- C'est l'add..ton des... vect... matrice. Peut-être ?

Il faisait pitié. Monsieur Ratard en avait conscience, mais ce n'était pas la faiblesse d'un étudiant qui allait lui faire vivre une quelconque sympathie. Ironiquement, il fit une faible imitation de compassion.

- Oh. Raconte-nous ton problème.
- Bien.. On avait des vecteur, et puis il fallait les .. oh non, c'était des matrices, donc on les a multiplié, et puis les sous vecteurs formaient des lignes, alors d'une ligne à l'autre on peut obtenir euh... Si on fait une multiplication, ça prime sur l'addition, mais si ce sont des vecteurs donc il faut les combiner en matrice, alors...

Ce qu'il disait ne faisait aucun sens. Ratard, assis dans sa chaise au fond de la classe, riait de sa voix grave.

- Il parle autocrypté! Bon allez, t'as assez donné, tu peux retourner à ta place. Tu écriras "tableau" sur la feuille de présence, l'administration te versera une indemnisation! Allez les enfants, on continuera au prochain cours.

Ratard était beaucoup critiqué pour sa demarche pédagogique. Mais elle présentait une certaine efficacité. Le traumatisé du tableau, le soir même, étudia pendant des heures ses mathématiques, pour être certain de ne plus subir de telles émotions. Il en apprit assez pour rattraper le niveau de la classe. Sa souffrance l'avait motivé à vaincre son ignorance en mathématiques.