dimanche 8 avril 2007

Les habs

Martin l'anglophone avait invité les québécois du Jussieu à se réunir dans sa chambre pour écouter, via la radio internet de CKAC, le très important match de Hockey qui allait déterminer si Montréal, ou bien Toronto, feraient les séries.

Martin et Nicolas étaient totalement claqués de la journée de ski. Alex et Kevin de Sainte-Foy buvaient comme des gars de Sainte-Foy, et Martin l'anglophone tentait de les suivre. A cause du décalage horaire, le match commençait à une heure du matin en France.

Martin l'anglophone suivait attentivement le match. Epuisé par le ski, Martin suivait aussi le match attentivement, mais avec les yeux plus souvent fermés qu'ouverts. Nicolas et Kevin parlaient incohéremment de politique. Inchohéremment, parce que Nicolas était trop crevé et Kevin avait trop bû.

On sentait l'âme du Québec dans la petite chambre de huit mètre carrés. L'alcool était présent en masse, on entendait gueuler à chaque but du Canadien, on entendait parler des vraies affaires et des accomodement raisonnables.

Défaite du Canadien, 6 à 5.

samedi 7 avril 2007

Renfort

Martin et Nicolas arrivèrent à l'Alpe d'Huez vers huit heures. Il ne restait qu'une semaine à la saison de ski, et ils tenaient tous deux à skier ou reskier dans les Alpes.

Nicolas s'équipa en force pour affronter la Forteresse noire. Il loua une très bonne paire de ski. Il suggéra à Martin de se louer une planche à neige de bonne qualité.

Après quelques heures de glisse gentille, Nicolas et Marin montèrent au sommet du Pic d'Argent. Martin admira le paysage, Nicolas regardait la Forteresse noire se perdre dans la montagne.

Martin était un bon planchiste. Nicolas suivait ses conseils, et avec son expérience de la piste, il s'en sortait correctement sur la Forteresse. C'était une journée de ski de rêve : il faisait chaud, la neige était parfaite et les décors sublimes, pour des québécois. Nicolas skiait facilement et y prenait un plaisir énorme. Il était fier; il avait vaincu la montagne.

En prenant une pause, Martin dit à Nicolas :

- C'est vraiment les plus belles conditions de ski que j'ai jamais vu.
- Ouais... Vraiment cool les Alpes.

Mais la Montagne gardait des surprises. Une demie-heure de ski plus bas, la chaleur faisait des ravages. Les rochers n'étaient pas tous recouverts de neiges, et Martin et Nicolas slalommaient entre les obstacles, qui camouflaient la vraie nature de la piste. Ils se retrouvèrent bientôt au milieu de nulle part, sans aucune trace de vie humaine et en ne sachant pas où aller. Martin tenta une direction.

- J'pense que c'est par-là!

Et il partit. Nicolas le suivit quelques mètres, avant que sa mémoire ne lui rappelle qu'ils faisient fausse route.

- Attends!

Mais Martin, déjà, ne l'entendait plus. Nicolas enleva ses ski et remonta ses quelques mètres à pieds. Il s'assit dans la neige et attendit. Une vingtaine de minutes plus tard, Martin réapparut.

- C'est bloqué.
- Merde.

Heureusement, quelques skieurs locaux passèrent par là. Ils leur indiqua un chemin, une longue et douce pente de roc sur laquelle il n'y avait plus aucune neige.

- C'est par ici!
- Vous êtes certain? Il n'y a plus de neige.
- Faîtes-moi confiance.

Le parcours de la Forteresse se termina par une vingtaine de minutes de marche. Mais malgré sa fin horrible, la Montagne ne réussit pas à faire oublier aux Québécois la parfaite demie-heure de ski qu'ils avaient vécu dans la partie eneigée de la Forteresse noire.

jeudi 5 avril 2007

France contemporaine

Après le coup d'état de 1799, le Consultat est mis en place. L'objectif du consultat était de rétablir la paix suite à la Révolution Française. Napoleon utilisa le consultat pour éradiquer tranquillement l'opposition, et il se proclamma empereur en 1804. Il se dit alors Napoleon Premier. Son reigne dura dix ans, dans lequel il conquérit puis perdit pratiquement toute l'Europe.

mercredi 4 avril 2007

Pop'Café

"
[20:13] Nicolas à Lyon : Le bar étudiant à côté de chez nous, le Pop'Café, vient de réouvrir. Sortons ce soir!
[20:15] Louise : Ok, je passe le mot à Sarah, Paul et Leslie.
[20:16] Nicolas à Lyon : Rendez-vous à l'entrée à 22h
[20:18] Louise : Ca marche.
"

Nicolas progrèssait. Il s'intègrait tranquillement aux anglais, via Louise. Ca lui permettait de s'amuser. Ce n'était rien, rien de fantastique, mais ça lui suffisait, de boire avec des anglais, de danser avec Leslie, de déconner avec Paul. Nicolas ne contrôlait peut-être pas son destin, mais, du moins, il en avait l'impression.

Nicolas interprèta le temps qu'il passaot au Pop'Café comme un peu de bonheur, même s'il s'agissait en fait de plaisir. Il constate les gestes qu'il pausa, il prit conscience de ce qu'il dit. En voulant prendre pouvoir sur son destin, Nicolas tenta de prendre pouvoir sur lui-même. Sa démarche n'était pas essentiellement mauvaise, quoi qu'elle n'était pas encore tout à fait appropriée.

lundi 2 avril 2007

Céleste

C'est alors que Nicolas commença son stage chez Céleste, une agence de publicité située dans le nord du Grand Lyon. Nicolas avoit choisi cette entreprise parce qu'il croyait y trouver une très bonne ambiance de travail. Il avait vu juste.

La salle de travail était aménagée simplement. C'était une grande pièce ouverte avec quelques bureaux disposés ici et là. Trois des quatres murs étaient totalement vitrés et il n'y avait aucun cubicule. Donc, l'endroit était éclaire par le soleil et semblait plus grand qu'il ne l'était.

L'activité se sentait dans cette grande pièce qui n'était habitée que par cinq personnes. Fany, au relation commerciale, passait sa journée à marcher dans la pièce en conversant avec des clients sur son téléphone portable. Dès qu'il s'ennuyait un peu, Yoan ouvrait I-Tunes et faisait résonner son jazz, acide ou tecno, dans toute la pièce. Dorothée, la plus jeune des employés, évacuait ses trop pleins d'énergie en prenant des petites pauses où elle dansait sur la musique de Yoan. Laurent, le patron et propriétaire, recevait souvent des amis du monde de la publicité qui venaient discuter une heure ou deux. Et Patrick soulevait les passions à tous les midis en parlant des gaffes de Ségolène ou en critiquant sévèrement le programme de Sarko.

Après une seule journée chez Céleste, Nicolas fut charmé.

dimanche 1 avril 2007

France contemporaine

En 1789, suite à l'échec de coopération entre LouisXVI et les Etats Géneraux, le peuple proteste. Le 14 juillet, premier jour de la révolution française, les révolutionnaires capturent la forteresse de la Bastille. Ensuite, en un peu plus de dix ans, les Français renverseront la monarchie et tenteront de se doter d'un nouveau système politique. C'est Napoléon Bonaparte qui viendra mettre fin à cette période en dirigeant le coup d'état de Brumaire le 9 novembre 1799.

samedi 31 mars 2007

La fin d'une époque

C'était la fin d'une époque. Avec la fin de l'école, l'arrivée de Martin et l'arrivée du début du stage, Nicolas sentait que le destin réorientait son périple. Et ce que Nicolas voulu, à ce moment précis, c'était de le posséder et de le dominer, ce destin.

Cette nuit-là, Nicolas fit de beaux rêves.

Dernier jour d'université

Ce vendredi était le dernier jour de classe du trimestre. Nicolas dit au revoir à Céline, à Agnieska, à Loris, à Florent et à tous les autres, et quitta l'université, sachant qu'il pourrait compter sur ses doigts les fois qu'il reverrait ses camarades de classe français.

Nicolas rentra au bloc F du Jussieu. Il voulait fêter l'évènement. Martin l'attendait.

- Alors Nic, t'as fini les classes là?
- Yup.

...

La soirée se termina vers quatre heures du matin, après une bouteille de vin, un quart de bouteille de scotch et quelques coupes de chartreuse.

jeudi 29 mars 2007

Statistiques françaises

Selon l'Onivin, la France est devenue en 2004 le premier producteur mondial de vin. Les vignobles français occuperaient 895 000 hectares, et chaque année, 64.3 litres de vin par habitant seraient consommés.

mercredi 28 mars 2007

Martini

Si Nicolas n'avait pas voulu goûter à un nouvel alcool, peut-être qu'il n'aurait pas dépensé 7 euros pour la bouteille de Martini. Et s'il n'avait pas été terriblement en manque d'un souper dans un restaurant québécois, peut-être qu'il n'aurait pas remarqué que le Martini goûte la sauce barbecue. Et si ce goût trop fort de sauce barbecue n'évoquait pas d'autres références chez les québécois, peut-être que Martin, Nicolas et les petits gars de Sainte-Foy auraient pu apprécier le martini, tout comme les français. Et s'ils avaient appréciés le Martini, plutôt que de le trouver totalement dégueulasse, peut-être qu'à quatre, ils auraient réussi à terminer ne fut-ce qu'un verre. Mais il en fut autrement.

mardi 27 mars 2007

Mar'n

Fack c'est là que Martin débarque à Lyon, un lendemain de d'élections québécoises par une belle journée chaude de mars. Martin, le p'tit gars de Napierville, le trippeux de Hockey, fidèle au CH jusqu'au sang, trippeux d'expressions québécoises et de François Pérusse, ben y'est à Lyon!

En revenant de l'IUT, Nicolas l'spotte en face du Jussieu F, fack il gueule "Maaaaaaaaaaar'n!". Martin s'ervire, Nicolas accourt, y'est super content. Criss, son grand chum de Cégep vienne d'arriver à Lyon. Ca fait deux mois que Nicolas a pas vu la face d'un de ses amis, osti que ça y fait du bien d'voir son bon vieux Mar'n.

Nicolas amène Martin à l'épicerie. En marchant, il lui raconte la France, avec ses vertues pis ses niasieries. A l'épicerie, ils s'achètent de l'alcool pas cher (vin de Bordeau) pis ils r'tournent au Jussieu. Y s'font une bonne bouffe pis ils boivent pour fêter ça, en compagnie des p'tits gars de Ste-Foy, qui boivent pas mal à tous les soirs anyway.

Martin s'couche crevé, su'l décalage horaire. Nicolas s'couche de bonne humeur.

Note

Avant, le nom Martin désignait le Martin de Montréal qui était arrivé à Lyon avec Nicolas. Mais un autre Martin arrive, avec une plus grande importance dans l'histoire, puisqu'il est un grand ami de Nicolas. Le nouveau Martin portera désormais le titre de "Martin", simplement, et l'ancien "Martin (l'anglohpone)".

26 mars

Ce jour-là, quand Nicolas prit conscience de l'Horreur, le drapeau au fond de son coeur tomba en berne.

samedi 24 mars 2007

Statistiques françaises

Lyon est envahit par les restaurants de "snack Kebab". Google Maps en réportorie au moins 213.

vendredi 23 mars 2007

Spécialité turque

C'était une belle soirée d'été. Nicolas revenait d'un petit concert rock donné à la mi-graine, et il avait faim. Il décida de passer dans un Kébab. D'où lui venu cette idée? Simplement, à Lyon, il est presque impossible d'aller d'un bar à une station de métro sans croiser au moins un Kebab.

jeudi 22 mars 2007

Louise

- Alors à ce soir Nicolas.
- A ce soir!

Louise rentrait du labo de chimie. Elle avait croisé Nicolas sur le terrain des résidences Jussieu, et elle l'avait invité à aller se rendre au Ramblers. Elle était loin de se douter que Nicolas ne savait toujours pas de qui elle était.

Avant d'aller manger chez elle, Louise alla faire un petit tour chez Paul. Paul travaillait au même labo qu'elle, tout comme Sarah et Leslie.

Paul et Sarah étaient des étudiants anglais en échange sur le campus de Lyon 1. Leslie était Etats-Unienne. Louise s'était sentie naturellement complice de leur voyage parce qu'elle même n'était ni Lyonnaise ni d'origine Française. Louise avait toujours vécu en France, en Corse et à Toulouse, mais ses parents étaient Britaniques.

Louise cogna à la porte de Paul.

- Hey, Louise.
- Hi Paul.

Sarah et Leslie les rejoignèrent. Les quatres anglophones mangèrent des pâtes, discutèrent et se rendirent à l'arrêt de Tramway Insa-Einstein un peu avant 21h30. Nicolas arriva une minute après, et Louise le reconnu.

- Hé Nicolas! Bon alors je te présente Paul...
- Salut Paul.
- ...Sarah...
- Salut Sarah.
- ...et Leslie.
- Bonsoir Leslie.

Les présentations étaient faîtes mais Nicolas ignorait toujours le nom de celle qui présentait. Il était un peu embêté de ce constat. Il voulait connaître le nom de Louise.

Une demie-heure plus tard, le groupe de jeunes universitaires étaient au Ramblers, un bar qui se disait à l'Irlandaise et qui n'avait rien d'Irlandais, à part le nom. Ils parlèrent toute la soirée, par moment en français et par autres en anglais, sans convention réelle, jusqu'à la fermeture. Nicolas en apprit beaucoup sur Louise, Paul, Sarah et Leslie, et pratiqua son anglais qui commençait à faiblir avec l'influence de la France. Il s'amusa énormément. Mais il ne savait toujours pas que Louise était Louise.

mercredi 21 mars 2007

Statistiques françaises

Selon Doctissimo, un Français sur quatre consomme des psychotropes. 150 millions de boites seraient prescrites chaque année. Cela fait de la France le plus grand consommateur de psychotropes par habitant en occident.

mardi 20 mars 2007

Remerciements

Ce soir-là, Nicolas avait voulu en finir, une fois pour toute, avec cette histoire qui le hantait. Au pied de son lit, sur lequel il gisait, était déposé une note, un griffonage maladroit et très peu lisible.

Je m'y prends un peu tard, je sais. J'aurais dû te le dire avant, bien avant, quand ton sourire et ta voix étaient frais, quand ton souvenir était encore une drogue, quand je pouvais parler de toi sans avoir pris une bonne dose d'alcool.
J'aurais dû te le dire bien avant, ce merci. Parce que c'est fini depuis déjà bien longtemps, et parce que tu le mérites.
Donc merci.
Pour les salut avec ta voix enrhumée, pour les discussions philosophiques, pour le commentaire sur Sombres Mots, pour la fumée dans mes pensées, pour m'avoir fait découvrir Nietzsche, pour les balades dans les rues de Montréal, pour les verres qui suivirent, pour m'avoir fait rêver, et bien merci, Mikka.


Nicolas dormait d'un profond sommeil.

voir : merci, l'étudiante qui lisait Nietzsche, la deuxième chance et fumée.

lundi 19 mars 2007

Petit tour de Lyon

Nicolas sortit du Jussieu F avec son appareil photo dans les mains. Il voulait capturer l'image qui symboliserait Lyon.

Il passa une heure à photographier des gamins qui jouaient au foot sur la Place Bellecour. Il immortalisa quelques couples sur les quais du Rhône. Il captura l'instant où un cycliste en Vélo'v coupait à toute vitesse une vieille Citroën rouillée. Il cadra un serveur français déposant une andouillette à la table d'un bouchon lyonnais. Il posa la Basilique Notre-Dame de Fourvière d'en bas de sa colline. Avant que le soleil ne se couche, il put prendre quelques clichés du Théatre Antique de Fourvière.

Nicolas rentra chez lui épuisé. Il n'avait pris la photo qui symboliserait Lyon, mais il avait passé une très bonne journée.

dimanche 18 mars 2007

Statistiques françaises

Selon la Chambre de commerce et d'industrie de Grenoble, les caves de la Grande Chartreuse à Voiron emploient quarante-cinq personnes et enregistrent un chiffre d'affaire de 7.43 millions d'euros par année.

samedi 17 mars 2007

La Chartreuse aujourd'hui

Nicolas arriva dans la cuisine avec un pain baguette et des saucisses de Strasbourg. Il voulait
se faire des hots dogs en résidences françaises. Les Québécois de Sainte-Foy tentaient de ne pas
trop rater leurs quenelles en résidences françaises.

Quelques bouteilles de vin plus tard, Kevin affichait un air déçu.- J'ai plus d'alcool dans ma chambre.

Alex arriva au même constat.
- J'suis à sec.

Nicolas brillait.- Je vais aller chercher mes bouteilles de Chartreuses!

Nicolas distribua des verres de Jaune straigt, des verres de Verte straigt, des verres
d'Episcopales (Une part de Verte, deux parts de Jaunes) et de C&S (Chartreuse and Scotch). Pour Kevin et Alex, Nicolas avait prouvé qu'il connaissait les Elixirs de Dieu. Ils le considéraient
maintenan comme un des leurs.

L'Elixir de longue vie

Un jour de l'an de grâce de 1605, le Maréchal d'Estrée se rendit à Vauvert pour mettre en sécurité un manuscrit. Il y rendit aux moines Chartreux un parchemin d'origine inconnue sur lequel était inscrit une bien longue recette.

Le parchemin fut envoyé à la maison mère des Chartreux, le monastère de la Grande Chartreuse, dans les Alpes. La recette étant trop complexe, elle fut rangée pendant des années.

Une centaine d'années plus tard, le Frère Maubec découvrit le parchemin de l'élixir. Après des années d'analyse, le Frère Maubec rassembla les 130 plantes demandées par le parchemin et commença la production du mystérieux liquide vert. Pour des raisons inconnue, l'Elixir à 71% d'alcool ne sortit jamais du monsastère.

En 1764, une version plus douce a été commercialisée à Grenoble. C'était l'Elixir de santé, un digestif à 51% d'alcool.

Lors de la révolution française, les moines se dispersèrent. Pour s'assurer que la recette reste secrète, les moines ne firent qu'une seule copie de la recette. Un des pères fuyant la France emporta l'original, et le seul Père autorisé à rester au monastère conserva la copie.

Mais le Père du monsatère se fit incarcérer à Bordeau. Il remit donc à un Frère la précieuse copie, mais ce Frère finit par céder la copie à un pharmacien, Monsieur Liotard. Monsieur Liotard voulait faire usage de la recette, mais le ministère de l'intérieur de Napoleon Premier refusa. A la mort du pharmacien, le précieux document rentra à la Grande Chartreuse, qui avait été réintégrée à la France.

En 1903, la France expulsa à nouveau les Chartreux. Le gouvernement prit possession de la distillerie et tenta de recréer la recette. La société d'Etat en charge ne réussit jamais à reproduire l'Elixir de longue vie ni même l'Elixir de santé. Elle fit faillite en 1927.

Les Chartreux reprirent leurs pleins droits après la deuxième guerre mondiale. Depuis, ils sont principalement reconnus pour deux digestifs, la Chartreuse Verte (l'Elixir de Santé) et la Chartreuse Jaune (40%, un peu plus douce).

Lorsque Nicolas vit la bouteille de Chartreuse Verte, au Carrefour, il la voulut.

vendredi 16 mars 2007

Statistiques françaises

Selon le gouvernement française, il y aurait en France 35 000 boulangeries artisanales. Les français mangent en moyenne 58 kg de pain par année, et 80% des pains achetés sont des baguettes.

jeudi 15 mars 2007

Quenelles

Recette de quenelles en résidences françaises

Ingrédients
6 quenelles
15 cl de sauce (au choix)
15 cl de vin rouge
1 couteau

Matériel
1 poêle
1 casserole
1 coupe (pour le vin)

Personnel supplémentaire
1 Marine

Préparation
- Couper les quenelles en rondelles
- Mettre la sauce dans la casserole et la casserole sur le feu
- Placer les rondelles de quennelle sur le poêle et le poêle sur le feu
- Laisser Marine mettre du paprika dans la sauce
- Quand les tranches de quennelles sont dorées sur le côté qui chauffe, faire flipper les rondelles de quennelle dans la poêle d'une main en buvant le vin rouge de l'autre main*
- Essuyer le vin rouge tombé sur le sol**
- Arrêter la cuisson quand les quenelles sont dorées des deux côtés
- Mettre les quenelles dans l'assiette
- Verser la sauce sur les quenelles dans l'assiette
- Servir les quenelles (spécialité lyonnaise) avec du saucisson (autre spécialité lyonnaise), du vin (de Bordeau), de la choucroute (de Strasbourg) et un pain baguette (du coin de la rue)

* Manipulation optionelle. Sert à avoir l'air d'un vrai cook.
** Manipulation honteuse.

Cuisine lyonnaise

Ce soir-là, Nicolas voulait manger à la française. Chez un traiteur lyonnais près de la Place Bellecour, il s'acheta des quenelles, du saucisson à cuire et de la choucroute.

mardi 13 mars 2007

Nicolas vs Ratard

Nicolas voulait passer au tableau de Ratard et survivre. L'humour contre ses maths et la logique contre son humour, telle était sa stratégie. Nicolas voulait lui tenir tête et et s'en sortir avec toute son honneur.

Il arriva cinq minutes en retard au cours.
- Alors Monsieur Boily, vous êtes en retard.
- Oui...
- Raconte-moi... le bus, le tram en retard?
- C'est un blague! Vous voulez vraiment que je me justifie?
- Euh... oui!
- Les extra-terrestres, Monsieur...
- ... Au tableau.

Dans le coin gauche... Venant du Québec, mesurant six pieds deux et pesant 170 livres, reconnu pour sa logique orientée objet innée... Nicolaaaaas Boily!

Dans le coin droit... Venant de la France, meusrant 140 centimètres et pesant 105 kilos, reconnu pour ses tactiques de peur. Monsieur Raaaaaataaard!

Monsieur Ratard ouvre l'offensive. Il veut effrayer Nicolas.
- Alors Monsieur Boily, vous avez fait l'exercice trois?

L'exercice trois est horriblement long. Nicolas ne l'a pas fait. Mais peu importe, il décide à ce moment de ne pas jouer sur le terrain de Ratard, un terrain français, et de jouer sur le sien, un terrain québécois. C'est à dire d'user du tutoiement et une subtilité minimale.

- Non, mais je peux te le faire drette-là.
- Allez y...

Nicolas commence à étaler sa matrice au tableau. Il se concentre, ne veut laisser passer aucune erreur. Sous la pression, le stress l'envahit rapidement. Il commet une erreur. Ratard s'avance avec son efface.

- Monsieur Boily, foutez pas en l'air mon exo!
- C'est toi qui va le foutre en l'air avec ton efface. Tu voulais effacer quoi?
- Au point où vous en êtes, j'aurais tout effacé.
- Pour tout réinscrire ensuite? Je ne vois qu'une seule erreur, elle est en deux quatre.
- Hmmm... Vrai. Continuez.

Nicolas ralentit un peu son rythme. Il veut se calmer se ne plus commettre d'erreur. D'ailleurs, il n'en commet plus. Mais il n'est plus très rapide. Incapable de le critiquer, Ratard s'ennuie et réagit.

- Ah, c'est d'un ennui total, on dirait un visionnement au ralenti. Je vais aller me chercher un café, faîtes-vous aider par vos camarades pendant que je suis parti, vous en avez besoin.

Et Ratard quitte la classe. Nicolas accélère le rythme, conscient qu'il peut faire des fautes et les corriger lui-même. Une multiplication vectorielle plus tard, Nicolas comprend quelque chose dans l'exercice : il comprend sa fonction pédagogique, à quelle notion elle mène. Dès lors, il entreprend de croiser la matrice avec la matrice prime pour modéliser un automate complexe. La classe ne comprend plus rien à ce qu'il fait, les plus habitués prévoient le massacre au retour de Ratard.

Nicolas termine. Ratard entre.

- Monsieur Boily, qu'est-ce c'est que ce bordel au tableau.
- C'est un automate construit par le croisement de deux autres.
- Bon...

Et en effaçant le tableau, Monsieur Ratard adressa un sourire à Nicolas. Une sourire qui voulait dire "bonne partie". Et Nicolas quitta le tableau.

dimanche 11 mars 2007

Statistiques françaises

Anena a effectué une étude de 1989 à 2002 sur les accidents mortels de ski en France. Durant ces treize années, 401 personnes sont mortes, ce qui fait une moyenne de 30,85 personnes par année.

samedi 10 mars 2007

La Forteresse noire

Nicolas voulait skier dans les Alpes. Il voulait tellement le faire qu'il s'était levé à cinq heures de matin pour partir. A neuf heures, il arriva à la station d'Alpe d'Huez.

Nicolas voulait vivre. Il voulait tripper, avoir des sensations fortes, sentir son instinct commander son corp. Quand il arriva à la station, il leva ses yeux vers le sommet. C'était haut. Il distinguait faiblement une pointe, cachée par d'épais nuages blancs comme la neige.

Nicolas voulait aller le plus haut possbile. Le sommet, nommé le pic d'argent, était redouté de tous les skieurs, sauf les meilleurs. D'ailleurs, la station mettait bien les gens en garde les skieurs contre le pic d'argent. "Attention, piste de haute montagne, skieurs expérimentés seulement".

Nicolas n'était pas un bon skieur. Il n'était pas non plus prêt; il n'avait pas skié de la saison. Mais ce sommet, il le voyait comme son défi.

Trente minutes de montées. 3 300 mètres d'altitude.

Nicolas était au dessus des nuages. Il était entouré de montagnes de roc et de pics. De là, il ne discernait même plus le village en bas de la montagne. Il se sentait seul au milieu des Alpes, avec simplement quelques autres skieurs.

La piste que Nicolas devait affronter, et il n'y avait aucune alternative possible, s'appellait La Forteresse noire. "Cool..."

La Forteresse noire était à pic et étroite, entre un mur de roc et une falaise de neige. Nicolas n'y skia que quelques secondes avant de sentir la peur l'envahir, le stress et l'adrénaline le dominer. Nicolas avait voulu se mettre en haut, maintenant il y était et la seule chose qu'il voulait, c'était arriver saint et sauf en bas. La neige était glissante, la piste trop étroite pour son parrallèle. Nicolas skiait pour survivre.

Il tomba souvant. Quand il tombait, sa seule préocuppation était de rester sur la piste. Ses jambes tremblaient, à cause de l'effort et de la peur. Nicolas avait voulu affronter cette montagne, et il se sentait perdre le combat. Au milieu des immenses pics de roc de millieurs d'années, Nicolas, jeune être vivant et ephémère, se mesurait à l'une des pistes le plus connues de France.

Nicolas cherchait son rythme. Gauche, droite, à pic, passerelle de neige, droite, gauche mais pas trop... Ca dessendait vite. Vieille et habitué, la montange lui imposait son rythme, et elle le jugeait à sa capacité à s'y adapter.

Une heure et demie plus tard, Nicolas arriva à la station. Il était en sueur, ses jambes tramblait encore, son coeur battait à toute allure. Il n'avait pas l'air d'aller bien, mais il affichait un grand sourrire.

Parce qu'il voulait vivre, Nicolas était monté en haut du pic d'argent. Parce qu'il voulait survivre, il avait tout fait pour descendre correctement La Forteresse noire. Le savoir ou son absence ne lui disait plus rien, son instinct et ses endorphines le comblaient.

jeudi 8 mars 2007

Deuxième entretien

C'est avec une réelle volonté de réussite que Nicolas se prénsenta pour un deuxième entretien, toujours à la recherce d'un stage.

- Bonjour Monsieur Boily.
- Bonjour!

Nicolas se fit amener dans un petit bureau désordonné. Il y avait un vieux divan dans le fond de la pièce, et les murs étaient tapissés de posters de films. Le directeur de la petite boite de publicité s'assit de son coté du bureau, et Nicolas s'assit en face de lui.

- Bon. Nous avons un SI pour l'industriel qui ne comble pas nos beoins. Il nous faudrait l'adapter. Vous devez avoir une bonne connaissance du monde de la publicité?
- Pas du tout.
- D'accord. Mmm... Je vois sur votre cv que vous avez travailler pour une entreprise de dévellopement web plus tôt... Avez-vous participez au processus de vente?
- Non, je travaillais à la conception.
- Je vois. Et vous êtes donc habitués à l'infographie?
- Pour être franc, Monsieur, non. J'ai une formation en administration, mais je ne sais pas comment fonctionnent les processus publicitaires en France. Toutefois, je suis vraiment intéressé par la pub et j'ai la volonté de réussir votre projet. Si vous cherchez quelqu'un qui veut apprendre et apporter des solutions novatrices à vos problèmes, je suis votre homme.

Cinq minutes plus tard, la convention de stage était signée.

mercredi 7 mars 2007

Insomnie

Cette nuit-là, Nicolas ne trouva pas sommeil. Il avait l'impression de ne pas assez avoir vécu, ces dernières semaines. De l'alcool, une entrevue ratée, une jolie fille dont il avait tout oublié. Nicolas se sentait vide. Et il se sentait coupable que de se sentir ainsi. Alors, il voulu que cela change.

Statistiques françaises

De 1994 à 2002, la France a investi en moyenne 3.5% de son PIB dans l'industrie du savoir. A ce niveau, la France est derrière les autres puissances mondiales, soient les Etats-Unis, le Japon, l'Angletterre, et l'Allemagne.

mardi 6 mars 2007

Déjà vu

Nicolas faisait son supermarché. Le Champion était bersé de vraies chansons d'épicerie. Un hit de garou, un hit de Lara Fabian...

Affamé, Nicolas cherchait quelle viande était la plus avantageuse dans le rapport poids/prix. Il était devant le comptoir des saucisses quand une voix fémine survint de derrière.

- Nicolas?

Il se retourna. Son interlocutrice était une jolie fille d'à peu près vingt ans. Son visage lui était vaguement familier, mais il ne savait pas trop à qui il avait affaire. Il tenta de dissimuler son ignorance.

- Bonjour.

Bise.

- Alors Nicolas, ça va?
- Ouais ça va! Toi?
- Ca va bien. Je viens de déménager, j'ai un appartement près d'ici maintenant.
- Ah! Ca doit être mieux que ton ancien logement, j'imagine.

Nicolas nageait en pleine spéculation.

- Oui, c'est plus grand. Et toi, quoi de neuf depuis la dernière fois?

Nicolas figea un instant. Il ne savait pas c'était quand, cette dernière fois.

- Boaf, pas grand chose.
- Tu t'es trouvé un stage?
- J'ai commencé à passer des entretiens.

Nicolas avait espéré retrouver mémoire durant la conversation mais il n'en fut rien. L'inconnue s'en alla.

- Bon, je vais terminer mes courses. A plus, Nicolas.
- Oui à la prochaine...

lundi 5 mars 2007

Entretien

Nicolas était dans un beau bureau de travail assez élevé de la gare Part-Dieu. C'était une entrevue pour son stage. Le français devant lui se disait information technologies manager. Il portait fièrement ce titre qu'il ne savait pas bien le prononcer.

- Alors, Monsieur, vous êtes québécois et désirez travailler sur notre projet de relation tcl-sncf.
- Exactement Monsieur.
- Etes-vous familier avec les systèmes de pont entre systèmes d'informations?
- Non Monsieur, je n'ai pas eu cette formation.
- Très bien. Vous devez tout de même connaître les architectures multi-tiers à composantes indépendants, j'imagine.
- Multi-tiers, ça va. Les composantes indépendantes, j'en ai que vaguement entendu parlé. C'est une décentralisation des traitements, c'est ça?
- Non pas du tout.

Le manager pris quelques notes sur sa feuille, puis remercia Nicolas.

- Je vous rappellerai d'ici quelques semaines si vous avez le poste.
- Merci Monsieur.

Du point de vue de l'employeur, Nicolas n'en savait que trop peu pour que sa candidature soit considérée.

samedi 3 mars 2007

Citation française

Le vin est semblable à l'homme : on ne saura jamais jusqu'à quel point on peut l'estimer et le mépriser, l'aimer et le haïr, ni de combien d'actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable.

- Charles Baudelaire

vendredi 2 mars 2007

Vertues françaises

Un pack de douzes stouts, deux bordeaux 2005. Nicolas sortit du super marché avec une facture de dix euros. Ce qu'il appréciait le prix de l'alcool en France!

Depuis l'Open Vodka, depuis Montpellier et depuis les compatriotes de Sainte-Foy, Nicolas avait pris l'habitude de noyer son savoir dans l'alcool. Quotidiennement.

jeudi 1 mars 2007

Ratard fait des siennes

C'était un cours de mathématiques. Monsieur Ratard marchait tranquillement entre les bureaux de la classes, à la recherche d'une victime. Certains étudiants faisaient semblant d'être forts et irréprochables, d'autres se faisaient petits et discrets. Quand Ratard chasse, toutes les tactiques sont légitimes pour éviter de passer un mauvais moment un tableau.

Il s'arrêta devant un étudiant.
- Toi!
- Euh quoi?
- Au tableau.

Vaincu, le grand étudiant aux cheveux bruns s'avança au tableau. Il avait l'attitude d'un prisonnier d'un guerre. Il s'était retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, et maintenant il devait bien se comporter s'il voulait un jour être libre.

Le pauvre éprouvait de grandes difficultés en mathématiques. Il ne comprenait rien aux calculs matriciels et aux règles de transformation des ensembles. Quand Monsieur Ratard lui posait des questions, il figeait devant le tableau, ne sachant pas du tout par où commencer. Alors il encaissait les remarques de Monsieur Ratard, qui ensuite lui expliquait comment s'attaquer au problème.

- Euh Monsieur Ratard, je sais pas du tout quoi faire là.
- Surtout ne touche à rien! T'as déjà bousillé assez d'exercices, je veux pas que tu me barbouilles encore le tableau de ton art abstrait. Commence part faire un produit matriciel.

Le maladroit commença à écrire au tableau. Confus et stressé, il entamma une addition de vecteurs qui ne faisait pas vraiment de sens. Ratard intervint.

- Non, non non. Tu penses trop et tu fais tout faut. Arrête de penser et fait ce que je te dis, on te réveillera quand ce sera fini.

Un élève lui souffla que ce n'était pas ça, un produit matriciel. L'étudiant au front effaça tout et commença son produit matriciel. Il était angoissé, il doutait et il écrivait horriblement lentement. Deux minutes et huit chiffres plus tard, Ratard n'en pouvait plus.

- C'est horrible. J'ai l'impression de vivre un film au ralenti!

Voulant en finir, le victimisé du cours termina son tableau en vitesse, sans fautes. La confiance reprit. Il regarda un instant le problème, et il déduit que c'était maintenant qu'allait s'appliquer l'addition vectorielle.

- Et pour la suite, tu fais quoi?

La voix de Ratard ramena à sa conscience la douleur de ses traumatismes. Il baffouilla à voix basse sa pensée.

- C'est l'add..ton des... vect... matrice. Peut-être ?

Il faisait pitié. Monsieur Ratard en avait conscience, mais ce n'était pas la faiblesse d'un étudiant qui allait lui faire vivre une quelconque sympathie. Ironiquement, il fit une faible imitation de compassion.

- Oh. Raconte-nous ton problème.
- Bien.. On avait des vecteur, et puis il fallait les .. oh non, c'était des matrices, donc on les a multiplié, et puis les sous vecteurs formaient des lignes, alors d'une ligne à l'autre on peut obtenir euh... Si on fait une multiplication, ça prime sur l'addition, mais si ce sont des vecteurs donc il faut les combiner en matrice, alors...

Ce qu'il disait ne faisait aucun sens. Ratard, assis dans sa chaise au fond de la classe, riait de sa voix grave.

- Il parle autocrypté! Bon allez, t'as assez donné, tu peux retourner à ta place. Tu écriras "tableau" sur la feuille de présence, l'administration te versera une indemnisation! Allez les enfants, on continuera au prochain cours.

Ratard était beaucoup critiqué pour sa demarche pédagogique. Mais elle présentait une certaine efficacité. Le traumatisé du tableau, le soir même, étudia pendant des heures ses mathématiques, pour être certain de ne plus subir de telles émotions. Il en apprit assez pour rattraper le niveau de la classe. Sa souffrance l'avait motivé à vaincre son ignorance en mathématiques.

mardi 27 février 2007

Citation française

Je vais ou je m'ignore.

- Jean Caryol

lundi 26 février 2007

Le ghetto québécois

Avec Martin, Jean-Marc, Alexandre, Kevin et Nicolas, le bloc F était devenu un lieu ou la culture québécoise s'était faite dominante. Les québécois n'étaient pas majoritaires dans le bloc, du moins pas en nombre, mais ils étaient solidaires. Dans ce bâtiment où les résidents se caractérisaient pas leur timidité, la chaleur québécoise faisait contraste.

A tous les soirs, les cuisines du troisième étage devenaient le lieu d'une réunion conviviale. On y préparait des "spagat", des hots dogs (selon la recette de hots dogs en résidence française) et des burgers, entre autres. Alexandre et Kevin débouchaient les bouteilles de vin, et les québécois mangeaient, buvaient et parlaient pendant des heures. Les soirées ne se terminaient qu'à vingt-trois heures, quand la sécurité venait fermer la cuisine pour la nuit.

Entre les journées à l'universite française et les soirées au bloc F, Nicolas avait trouvé un confortable équilibre. Son ignorance le plongeait dans un présent qu'il appréciait.

jeudi 22 février 2007

Sainte-Foy

Deux nouveaux québécois arrivèrent à Lyon. Ils étaient des étudiants en échange, en provenance du cégep de Sainte-Foy. Des vrais petits gars de Sainte-Foy, fêtards alcolo sans honte, deux cégepiens pour qui on devrait écrire Sainte-Foie.

Ils étaient arrivés à Lyon totalement sur le décalage horaire, avide de goûter ce que la France avait de mieux à offrir. Ils découvrirent le Vin.

Pour eux, le Vin français était un cadeau du Ciel. Ils débusquèrent des bouteilles à 12% qui ne coutaient pas deux euros. Du blanc, du rouge, du rosé. La première fois qu'ils virent les interminables rangées de bouteilles alignées, ils tombèrent à genou, remerciant le Divin d'autant de générosité.

Alexandre et Kevin étaient des buveurs pratiquants. Ils ne faisaient pas que croire à l'Effet sacré de l'Alcool, ils le redécouvraient à chaque soir. En ce pays où on trouvait du Vin moins cher que de l'essence, ils entendaient le Seigneur leur souffler sa Sainte Parole. "Allez et buvez en tous. Ceci est mon Vin, versé pour vous."

Nicolas rencontra les deux fanatiques le soir où il rentra de Montpellier. Les trois québécois mangèrent ensemble un repas bien arrosé.

- Alors Nicolas, c'est comment la France?

Nicolas expliqua sommairement comment on vivait en France. Il leur parla des conventions françaises, du mode de vie, des habitudes à prendre. C'était la réponse d'un Nicolas qui n'avait pas de savoir. Une réponse sans conséquence, sans prédictions. C'était une réponse insuffisante. Mais pour les deux garçons de Sainte-Foy, c'était une très bonne réponse. Ils étaient trop enfoncés dans leurs rites religieux pour percevoir la subtile ignorance qui définissait Nicolas.

mardi 20 février 2007

Citation française

Savoir. Forme d'ignorance qui distingue les studieux.

- Ambrose Bierce

lundi 19 février 2007

Double Poker

Jacques, père de Céline, joueur expérimenté.
Loris, ami de Céline, champion du tournois 2006 de l'IUT de Lyon.
Pierre, collègue musicien de Jacques, bluffeur réputé.
Nicolas, ami de Céline, québécois sans savoir.

Tous les quatre s'étaient retrouvés autour de la même table de poker, texas hold’em. Ils y avaient amenés vingt-cinq euros chacun, qu'ils joueraient jusqu'à la fin. Le gagnant emporterait cent euros.

Céline était partie se coucher, considérant ce jeu irraisonnable. L'alcool s'était mis à couler, et depuis plusieurs heures on ne comptait plus le nombre de bouteilles de vin débouchées. Des grossières erreurs commises par Loris et Pierre avaient placés le trois quart du capital de la table à la disposition de Jacques et Nicolas. La partie se jouait donc entre ces deux joueurs.

Nicolas ne buvait pas beaucoup. Il voulait toute sa concentration pour la partie. Jacques, lui, ne se retenait pas pour profiter du vin. Il avait bu beaucoup, et ça commençait à paraître.

Nicolas était focalisé sur le jeu. Deux parties de poker se déroulaient simultanément.

Une simple partie de poker est déjà complexe. Il faut déterminer, entre les bluffs, les feintes et les doubles bluffs, si son jeu est meilleur que celui des adversaires. Il faut comprendre la relation entre pouvoir et capital. Il faut pousser ses adversaires à s'entre attaquer, sans jamais se vaincre, de sorte à ce qu'aucun de ses adversaires ne s'empare de la majorité du capital. En situation de force, la maîtrise du jeu de puissance est essentielle, et une simple erreur peut réorienter la position du pouvoir sur la table. Il faut toujours rester maître de soi. Le poker est un jeu de psychologie, de patience, d'économie, de contrôle de soi, de hasard, de pouvoir et d'audace.

Plus complexe, un deuxième poker, parallèle, plus subtil, se jouait. Jacques avait beaucoup bu. Il tentait de paraître trop saoul pour bien jouer. Pour être crédible, il devait bien sûr boire réellement. Il tentait de maîtriser du mieux qu’il le pouvait l’alcool qui coulait dans ses veines. En plus, il la canalisait, il s’en servait pour faire disparaître tout son stress.

Nicolas était conscient que Jacques tentait de se faire sous-estimer. Jacques jouait plus faiblement qu’il en était capable, et Nicolas en profitait pour remporter des jeux banals et réduire, pièce par pièce, le capital de Jacques.

- Une autre coupe, mon Jack ?
- Allez, pourquoi pas ? Il est si bon ce vin.

Jacques feignait d’être encore plus saoul. Mais il l’était quand même un peu plus. Dans ce deuxième poker, Jacques cachait sa capacité réelle de jeu. Et Nicolas tentait de lire cette capacité.

Le stratégie de Jacques était simple. Il voulait se faire sous-estimer de Nicolas jusqu’à ce que Nicolas commette une erreur fatale.

Nicolas ne pouvait pas tout simplement jouer comme si Jacques n’avait pas bu. Jacques était un trop bon joueur pour Nicolas. Nicolas devait donc feindre de sous-estimer Jacques, pour que Jacques lui laisse gagner une série de jeux banals. Mais il devait rester suffisamment aux aguets pour ne pas commettre l’erreur fatale qu’attendait Jacques.

Jacques ne pouvait pas tout simplement cesser de boire et l’emporter. Pour abattre Nicolas normalement, il aurait dû s’engager dans un jeu de puissance. Mais les deux autres joueurs, qui possédaient encore ensemble un quart du capital, rendaient risqué tout jeu de puissance.

Les enjeux étaient donc entre Jacques et Nicolas, et la guerre entre ces deux joueurs prenait place à travers un poker parallèle. La maîtrise de l’alcool faisait office de cartes, et les coupes de vins remplaçaient les jetons.

- Jack, ta coupe est vide, je te sers.
- Merci. Tu ne veux pas boire Nic ?
- Boaf, tu sais, par chez nous, le vin…

Vers cinq heures du matin, le jeu décisif de la partie arriva enfin. Loris avait été élimé une heure plus tôt. Pierre possédait le cinquième du capital de la table, soit une vingtaine d’euros. Jacques et Nicolas possédaient à peu près les deux cinquièmes du capital chacun, soit une quarantaine d’euros chacun. Sur la table, il y avait le neuf de cœur, la dame de trèfle et l’as de cœur. Pierre mit all-in. Jacques suivit.

Nicolas avait dans sa main le dix de cœur et le sept de cœur. Avec la table, ça lui donnait quatre cartes en cœur, et il ne lui en fallait qu’une de plus pour avoir une couleur. Le jeu probable fort sur lequel les deux autres s’étaient lancés était la paire d’as, qui se ferait écrasé par une couleur. En misant all-in, Pierre allait débalancer le capital de la table. Si Nicolas se couchait et que Jacques l’emportait, Jacques se retrouverait avec le trois cinquième du capital, assez pour remporter un jeu de puissance. Nicolas décida donc de suivre. Il espérait voir apparaître un cœur.

- Je suis.

Loris, qui faisait le croupier depuis sa défaite, plaça sur la table la quatrième carte, nommée « the turn ». Cinq de cœur. Nicolas n’afficha aucun sourire. Intérieurement, il crut avoir gagné.

Jacques n’enchérit pas. Nicolas non plus. Soixante euros étaient sur la table, les mises additionnelles importaient peu maintenant. Le gagnant de ce jeu allait devenir le gagnant de la partie.

Loris dépose la cinquième carte, « the river ». Neuf de pique. Aucune enchère ne suivit.

Pierre dut dévoiler sa main le premier. Dame de carreaux et quatre de pique. Paire de dames, plus la paire de neuf sur la table. Double paire, moins fort qu’une couleur. Nicolas est content. Au tour de Jacques de dévoiler sa main. As de pique et as de carreau. Brelan d’as, plus la paire de neuf sur la table. Main pleine, la main au dessus de la couleur.

Nicolas dévoila tristement sa main. Cinq cartes en cœur, une bonne main, mais une main insuffisante quand même. Nicolas se retrouva avec le cinquième du capital, Jacques avec le quatre cinquième. Vingt minutes plus tard, Jacques l’emporta.

- Belle partie Jack, félicitations.
- Nicolas, ça fait des années que je n’ai pas autant apprécié une partie de poker. Merci.

Nicolas avait commis l’erreur fatale. Il avait perdu le subtil poker secondaire, et par le fait même, le poker primaire qui se jouait sur la table. Déçu, mais content de la partie, il décida d’aller se trouver un petit déjeuner.

samedi 17 février 2007

Le père de Céline

Quarante-six ans et un regard de vieux loup, Jacques amait décidemment la vie. Il savait apprécier l'argent, les femmes, l'alcool et le jeu, entre autres. C'était le genre de type qui voulait tout essayer et qui le faisait.

Jacques avait fait du marketing en Allemagne, en exportant des vins de producteurs qu'il connaissait. Barman à New York, il avait fait fureur avec son accent français. Il s'était ouvert deux restos en Angleterre, et l'un d'entre eux roulait toujours. Croupier au casino de Marseille, il avait appris à manipuler les cartes et l'argent avec le sourire, la confiance et l'attitude. A Paris, il avait joué à la bourse. Il avait gagné et perdu des sommes incroyables. Il adorait la musique et s'était payé un petite tournée de Jazz comme bassiste. Ses souvenirs les plus mémorables de cette épopée prenaient place dans les indescriptibles cafés d'Amsterdam.

Il avait roulé sur l'or toute sa vie, et il proclammait que la chance était à la portée de quiconque en voulait. Il avait aimé les femmes, beaucoup, souvent et différentes. Il connaissait le vin, le whisky, la politique et le risque. Jacques n'était pas facilement impressionnable.

A Montpellier, il s'était lié à une femme nommée Hélène, petite brunette légère, comme le sont généralement les filles du sud. Il a cru qu'elle était la femme de sa vie. Jacques et Hélène s'étaient mariés, et ils avaient eu une fille, Céline. Pour Jacques, Céline était sa fierté. Elle avait sa fougue, en plus de la beauté de sa mère.

Le mariage de Jacques avait duré quatre ans. Jacques aimait trop la vie pour n'aimer qu'une seule femme. Jacques n'avait jamais trompé Hélène; il tenait avant tout à rester un gentleman.

Divorcé, il était divisé entre les deux choses auxquelles il tenait le plus au monde, soient sa vie trépidante et sa fille. Il avait été décidé que Céline serait élevé à Montpellier. Jacques se sentait donc contraint à poser pied à Montpellier, et il s'investit à fond dans l'industrie touristique locale. Comme d'habitude, l'argent revint vite à Jacques. Il en profita donc pour voyager, et vivre, comme il l'avait toujours fait.

Dans le train, Céline parlait à Nicolas de son père. Elle ne l'appréciait pas vraiment. Pour elle, son père avait abandonné sa mère. Il était à ses yeux un égoïste qui ne s'était jamais intéressé à elle, un courreur de jupons qui ne serait jamais un père. Jacques n'avait jamais vraiment été présent pour Céline.

A Montpellier, Nicolas serra la main de Jacques.

- Bonjour, Nicolas.

Nicolas était impressionné. Jacques avait une telle façon de serrer la main, de regarder et de s'exprimer. En une poignée de main, en un échange, Nicolas sentait toute la volonté de puissance de Jacques.

Entre la force qu'émanait Jacques et le témoignage de Céline, Nicolas ne savait que penser de l'être devant lui. Il n'arrivait pas à déterminer s'il rencontrait un homme, un vrai, ou un être pitoyable.

vendredi 16 février 2007

Se lever après l'open vodka

Le soleil se leva et réveilla Nicolas. La lumère lui faisait mal aux yeux. Il avait mal à la tête. Sa gorge était sèche. Son foie réclammait du repos.

Après une douche, de l'eau et un petit déjeuner acceptable, Nicolas allait mieux. Il ne pensait plus à la blonde de la veille, Mikka ne l'accablait pas trop. C'était probablement parce que l'alcool n'envahissait plus ses pensées. Toutefois, quelque chose clochait.

Nicolas réfléchissait, et il ne savait plus comment savoir. Il avait beau chercher dans son cynisme, sa raison, il ne retrouvait plus sa chère connaissance. La France, cette inconnue, avait eu raison de son savoir.

S'endormir après l'Open Vodka

Sous l'effet de l'alcool et d'hormones, Nicolas était confus. Il ne trouvait pas sommeil. Il pensait à la blonde du bar, à Mikka, et les images tournaient dans son esprit assomé. Il faisait un pas sur la bonne voix; il ne comprenait plus trop, il ne savait plus trop. Il sécha quelques larmes puis la fatigue eut raison de ses pensées tourmentées.

Citation française

Dans la vie on n'a qu'un seul grand amour et tous ceux qui précèdent sont des amours de rodage et tous ceux qui suivent sont des amours de rattrapage.
- Frédéric Beigbeder

Open Vodka

Open Vodka. Comme dans Open Bar, mais avec de la Vodka. Un nom de fête qui promet dégénérescence, abus et déraison.

C'était le premier jour des vacances d'hiver, et l'organisation étudiante du département universitaire de Nicolas avait organisé cette fête au titre bien évocateur. Ca allait se passait dans un bar du vieux Lyon, de 22 heures à 3 heures. Dans ce pays où un verre dans un bar peut vous coûter 6 €, une infinité théorique de vodka pour 10 € était une aubaine incroyable.

Nicolas est arrivé au bar vers 22 heures trentes, et déjà la la salle était animée d'un ambiance alcolo-festive. Des jeunes, déjà pas mal réchauffés, chantaient par grands groupes de joyeuses chansons à boire issues des campagnes françaises.

C'était un bar remplit au centimètre carré près, chaud et enfummé. Au comptoir, des étudiants organisateurs découvraient les joies de la profession de barman. Dans le fond de la salle, il y avait une petite table avec une quinzaine de finissants. Céline, membre du bureau des étudiants et donc organisatrice, faisait office de serveuse pour la table.

La tendance était à la vodka diluée dans le jus de pommes ou d'orange, et Nicolas n'avait pas envie d'un composite au jus. Il se pointa au comptoir.

- Un verre de vodka straight.
- Comment?
- Vodka straight.
- ?
- ... Vodka pure.

Le jeune barman amateur lui servit un shooter de vodka. Nicolas le cala.

- Un verre, s'il-te-plait.

Le barman lui servit un verre.

- Bon. Merci!

Nicolas cherchait du regard quelqu'un qu'il connassait quand il entendit la voix de Martin surgir de derrière.

- Câolisse, un Québécois!
- All right, Martin!

En quelques minutes Nicolas se vit intégré au groupe de Martin, une bande de fêtards finis qui vivaient avec une grande réputation de buveurs. Emerveillés par le mot que venait de prononcer Martin, "câolisse", ils se mirent en tête d'apprendre à sacrer. Quelques litres de vodka plus tard, on entendait dire "tabarnak" fréquemment, un peu partout dans la salle.

Il n'était pas encore minuit et la déchéance entra au bar. Un jeune étudiant, buveur trop peu experimenté, vômit sur le sol, en passant proche d'asperger Céline. Puis il fut imité par d'autres, assez pour qu'on condomane une partie du plancher.

Un peu après minuit, l'ambiance changea. Les chansons à boire se faisant trop difficiles à executer, les jeunes se contentaient de boire carrément. Ceux qui n'en pouvaient plus rentraient déjà, le bar se fit un peu moins compact, un peu moins bruyant et un peu moins mouvementé.

Nicolas avait un quatrième verre de straight à la main et se sentait encore très bien. Il était un peu surpris de voir que des gens avaient bû, vômi et quitté aussi rapidement. Il ne sentait qu'à peine l'alcool envahir son sang et il souhaitait un peu de distraction. Son souhait s'exauça.

Une jolie fille s'assit à ses côtés. Un blonde aux yeux bruns, habillée un peu sexy.

- Alors c'est toi le Québécois.
- Ouain effectivement.
- J'adore ton accent.
- Tant mieux...

La blonde s'avérait gentille et fascinée par l'accent de Québécois. Elle avait vécu quelques mois à Montréal et elle avait adoré la ville.

Au début Nicolas la voyait comme un divertissement. Une jolie fille, le temps d'une conversation, d'un verre, de quelques sourires, sans plus. Mais elle s'avéra lui ressembler un peu plus qu'il ne le croyait. Ils parlèrent d'expériences d'écriture, de scène et de philosophie. Tous deux ne s'attendaient pas à tenir une discussion aussi élaborée dans un Open Vodka. Nicolas fut totalement sidéré quand elle lui confia qu'elle avait une haine profonde envers les attentes. Il partageait entièrement ce sentiment avec elle. Puis, elle rejoint son amie brunette sur la piste de danse.

Nicolas commençait à sentir l'alcool lui monter à la tête. Il alla rejoindre Martin, accoté sur un mur. Martin, accoté sur le mur, parce qu'il n'arrivait pas à rester debout bien longtemps autrement. La soirée approchait à sa fin, et Martin aussi. Nicolas ne voulait pas s'attacher à la Française sans attentes, et puis les gens qu'il connaissait s'en allait.

- Aller Martin, on rentre.
- Ouais bonne idée, mais y va falloir que tu me montres le chemin.
- Correct.

Nicolas et Martin retournèrent au Jussieu, à l'autre bout de la ville, à pied. Ils arrivèrent quelques minutes avant le lever du soleil, completement crevés. Open Vodka. Ils s'en souviendraient.

jeudi 15 février 2007

Convention française

Dans les fêtes dont le but est de diluer la raison, les jeunes français ne boivent pratiquement jamais de bière ni de vin. Ils s'abreuvent généralment de spiritueux.

mercredi 14 février 2007

Paprika

Ce soir-là, Nicolas était rentré tard de l'université. Il avait dû passer quelques heures sur des travaux de l'école. Il avait travaillé sous une concentration énorme et n'avait pas mangé un morceau depuis le matin. C'est donc affamé qu'il entra dans la cuisine du troisième, un peu avant vingt-deux heures.

Une fille qui semblait un peu jeune pour être universitaire préparait une sauce pour ses pâtes. C'était une sauce un peu blanchâtre, parsemée de petits points rouges.

Nicolas mit son eau sur le feu.

- Salut.
- Allo! Je m'appelle Marine.
- Nicolas.
- Enchantée.
- Qu'est-ce que tu prépares?
- Je fais à manger à mon copain, pour la Saint-Valentin. C'est une sauce au fromage. Avec du Paprika.

Nicolas et Marine discutèrent, le temps d'une cuisson de sauce. Marine était une lycéenne en terminale, passionnée de langues. Quand elle cuisinait, c'était presque toujours avec du Paprika. Elle faisait assez bien à manger, et Nicolas se sentait idiot avec son "spaggat sauce tomates".

Marine trouva Nicolas sympathique. Ayant pitié du repas de Nicolas, elle décida de lui préparer une petite sauce pour son spaghetti.

Marine cuisinait décidemment bien. Après douze heures de travail, Nicolas trouva agréable de manger ses pâtes avec un petit goût de Paprika.

lundi 12 février 2007

Ratard

Monsieur Ratard. Ratard. Celui dont on ne doit pas prononcer le nom. Au département de l'université où il enseignait, la simple sonorité de ce nom faisait trembler de peurs et de souvenirs les étudiants.

Ratard. Comme un renard, mais en plus rat.

Monsieur Ratard était le genre de professeur qui avait une autorité incontestable sur la classe. C'était un darwiniste praticien qui démolissait les étudiants faibles en employant des sarcasmes très acides. Lors de la correction des exercices, il prenait un plaisir fou à envoyer ses étudiants au tableau. Ceux-ci y écrivaient timidement leurs réponses, en attendant l'inévitable critique incisive de Ratard.

Dans un cours de maths, à un étudiant qui s'était perdu dans ses calculs :
- Non mais attend, fou pas en l'air mon exercice, t'as pas une solution qui fait du sens?

Dans un cours de maths, à un étudiant qui avait pris une démarche un peu longue pour résoudre un problème excessivement simple :
- Et "un plus un", tu peux me le résoudre en moins d'une heure?

Dans un cours d'algorithmique, à un étudiant qui multipliait les erreurs de syntaxes :
- C'est quoi ce bordel sur le tableau? T'es dyslexique ou quoi?


Contrairement à tous les autres étudiants, Nicolas aimait bien les cours de Monsieur Ratard. Ils lui rapellaient la belle époque des infâmes cours de logique de Monsieur Michaud, au Québec.

vendredi 9 février 2007

Aliénation linguistique

Agnieszka était la coéquipière idéal. Elle était sérieuse, elle savait s'amuser en travaillant et elle était première de classe.

En quelques minutes, Nicolas et Agnieszka s'adaptèrent à leurs rythmes de travail mutuels. Ils formaient un binôme très efficaces, à un détail près : Agnieszka n'était pas tout à fait à l'aise en français. En se concentrant, elle arrivait bien à écouter et parler. Mais même avec toute sa concentration, elle n'arrivait pas à saisir ce que Nicolas disait. Donc, pour se faire comprendre, Nicolas devait absoluement parler avec un accent français.

Durant toute la journée , Nicolas dut prononcer clairement ses syllabes et dire ses "a" en "A", et non en "â". Il s'y habitua assez vite, et en quelques heures il se retrouva apte à parler sans trop d'efforts le français des Français.

Et ce soir-là, en rentrant chez lui, Nicolas reconnu une sensation étrange. Il pensait avec un accent français. C'était comme quand on passe un certain temps à fonctionner dans une langue, on adapte notre pensée pour cette langue.

Nicolas essayait bien de retrouver, dans son discours intérieur, ses tournures de phrases québécoises, mais elles ne venaient pas naturellement. Il devait se concentrer pour penser comme il l'avait toujours fait, et dès que ses idées divaguaient, sa pensée québécoise.

- Putain, je pense en français de France.

Nicolas commençait à trouver la situation de plus en plus intolérable. Il avait l'impression qu'une voix autre que la sienne l'habitait maintenant, et que cet intrus manipulait ses réflexion. Il se dit que ça passerait. Mais ça empira.

Vers vingt heures, il n'en pouvait plus. Il s'assit dans son lit et décida d'écouter La Grande Messe, des Cowboys Fringants. Nicolas n'était pas un grand fan du groupe, mais dans ces circonstances, chacune des chansons de l'album lui semblait être un chef d'oeuvre musicale. Les paroles des chansons lui faisaient l'effet d'une bonne douche.

Une heure plus tard, après le dernier morceau, Nicolas était soulagé. Il se sentait propre. L'intrus était parti.

- Osti yes, chu guéri.

Agnieszka

Nicolas arriva dans son cours de projet, un cours pratique aux travaux pratiques. Nicolas estimait qu'il allait travailler seul; tous les français avec qui il avait fait connaissance avaient déjà un coéquipier régulier depuis à peu près un an.

Après avoir expliqué le quoi, quand et comment du projet, l'enseignante précisa que les travaux devaient être obligatoirement effectué en binôme (équipe de deux). Elle demanda à la classe qui était seul, et une seule main se leva : celle de Nicolas. L'enseignante s'adressa à lui.

- Tu es seul.
- Ouin.

Son expression changea. Elle avait reconnu dans le "ouin" un accent bien québécois, et elle ne voulait pas laisser seul un étudiant en échange.

- Tu es un des canadiens en échange?
- Québécois, oui.
- Tu viens d'arriver, je ne veux pas t'obliger à travailler seul. Je vais te placer en équipe avec quelqu'un.

Un français que Nicolas trouvait assez sympathique aurait bien aimé accueillir Nicolas dans son équipe.

- Ca veut dire une équipe de trois Madame?
- Non ça veut dire que l'un d'entre vous sera seul pour permettere au Canadien de s'intégrer.

La classe se tut. L'enseignante scrutait la classe en se demandant quelle équipe elle allait bien briser, et les étudiants, silencieux, se répétaient mentalement "pas moi pas moi pas moi".

Quelques secondes d'horreur pédagogique.

Coup de théatre, entra en s'excusant une grande fille blonde. L'enseignante se souvint alors :

- Ah oui, il y avait une étudiante qui n'était pas là. Bon, vous deux, puisque vous êtes seuls, vous travaillerez ensemble?

La grande fille blonde répondit avec un accent des pays de l'est.

- Oui ok.

Elle s'assit à côté de Nicolas.

- Salut, moi c'est Nicolas.
- Je m'appelle Agnieszka. Ca te dérange pas de travailler avec moi?
- Non pas du tout.

jeudi 8 février 2007

Chasse

Les nuages étaient rares et le soleil avait amorcé sa descente. La lumière orangée éclairait les toits roses des maisons de Lyon et, devant telle nature, l'instinct du chasseur vint habiter Nicolas.

Il prit en vitesse son équipement et parti à pieds dans les rues, sans planification, guidé par son instinct.

Exercice de style s'il en est un, Nicolas avait choisi de chasser avec un petit calibre. Du 28 millimètres. A l'heure où les gens finissaient de travailler, dans les étroites rues européennes, Nicolas n'eut aucune difficulté à trouver des cibles.

La première cible fût une lycéeene. Puis un jeune homme dans la vingtaine. Et un vieillard. Un chat perché sur un arbre. Et ensuite, deux femmes d'âge mûr, d'un seul coup. Un chauffeur de camion.

Il s'amusait bien mais il commeçait à trouver le travail au 28 millimètres difficile. Il passe à 70 millimètres, calibre qui assurait un précision beaucoup plus raisonnable.

Une petite fille et sa mère. Un garçon qui jouait au foot (soccer!) dans la rue. Un étudiant barbu de l'université. Et, un peu d'acharnement, Nicolas se permit un rafale sur la boulangère qui quittait son commerce.

C'est alors que Nicolas vit la cible rêvée. Une petite femme aux cheveuns bruns et long et aux yeux verts qui parlent. Elle ressemblait à Mikka. Pour ce genre de shooting Nicolas allait avoir besoin d'un maximum de précision. Il sortit l'artillerie lourde, son 300 millimètres.

Nicolas devait se concentrer. Le shooting au 300 millimètres est très difficile sans préparation, c'est un calibre tellement précis qu'il faut normalement se servir d'un trépied ou d'un point d'appuis. Alors Nicolas devait anticiper.

Nicolas observait sa proie. Il suivait sa piste fraîche, analysait ses gestes, déduisait son itinéraire. Il la sentait penser en même temps qu'il pensait lui-même, toute son attention était focalisée sur sa proie.

A quelques centaines de mètres d'un parc, il se postionna stratégiquement. Il posa son appareil sur une borne fontaine, régla la vitesse, nettoya la lentille une dernière fois. Entre deux passants en avant plan, devant la grande fontaine au centre du Parc, la jeune femme passa au centre de la mire. Une demie seconde plus tard, a l'exact bon moment, Nicolas appuya sur le déclencheur.

mardi 6 février 2007

A la manière de Basduck

L'idée est excellente. La troisième personne sera abandonnée, le temps d'imiter ce phénomène. Les fautes sont placées pour faire plus authentique.

Vous voulez savoir ce qui est drôle?

Reviens, donc, de chez Céline. (La petite bourge(oise), donc).

Michtral en fais c'est Mistral! hi hi hi

Elle m'avait appellé parce qu'elle voulait parler des poèmes de Gustave Kahn, mais je considère que c'est un con, mais elle le sait, mais elle pense aussi que c'est un con, mais on le sait qu'on le sait tous les deux. Ce qui veut dire que c'était pas pour les poèmes.

Elle me voulait pour mon corp, donc!

Reviens de chez Céline, donc.

DAVIEL NE POST PLUS!

Et oui, et il ne dit plus rien, il n'est plus là, ça fait un mois qu'il est parti, le petit garçon a finalement compris. D'ailleurs, Matthieu Simard s'est poussé aussi, alors je sens que je vais m'ennuyer, plus personne sur qui basher, snif, snif. (Snif)

Reviens de chez Céline, donc.

sommes allé manger de la crème glacée, en plein janvier. C'était tout froid et on gelait tout les deux, alors elle avait besoin de chaleur et moi aussi, et donc, avec un sac de pommes en main, woops....

Qui meurt paie ses dettes
- Shakespeare
KAkfadan tu dois toujours tes cinqs vérités, donc, (et par opposition au romantisme), [...]
En fait Kafkadan est peureux et sous l'emprise de Nadia, et étant donné le sac de pomme, ben...
Tout ça pour dire, donc, que, et Mistral sera pas d'accord, que, donc, le théatre post-modernisme Canadien fait classique, à sa façon, et c'est tellement normal parce que c'est écrit par des zauteurs du plateau.
Bon, m'en retourne chez Céline, donc.

lundi 5 février 2007

Jean-Marc

Lundi matin, dans les escalier, Nicolas entendit un accent québécois, qui n'était pas la voix de Martin. On lui avait dit qu'il y avait un autre étudiant québécois dans le bloc F, mais il ne l'avait jamais rencontré.

Nicolas grimpa d'un étage. En monta, il croisa un autre résident du bloc, peut-être le québécois en question. Il était coutume de se dire froidement bonjour en se croisant dans le bloc F, et Nicolas en profita donc pour le tester.

- Bonjour.
- Ah ha, c'est un accent du Québec ça!

Les deux québécois sourirent à l'idée de trouver un comparse national. Ils s'échangèrent leurs numéros de chambre avant de partir pour leurs destinations respectives.

Le soir même, Nicolas alla cogner à la porte de Jean-Marc. Jean-Marc offrit du rhum à Nicolas, ce qu'il accepta volontier.

Jean-Marc était en France en terre connue. Il avait étudié deux ans dans la région de Paris, et sa soeur habitait à quelques kilomètres de Lyon. Pour lui, l'échange en France était la chance de revoir des personnes à qui il n'avait pas parlé depuis des années. Depuis qu'il était arrivé, il était aller retrouver deux anciens amis. Pour Jean-Marc, la France était une terre joyeuse de retrouvailles et de festivité, et ça se sentait.

Assis sur le lit de Jean-Marc, ce soir-là, Nicolas but plus les paroles de Jean-Marc au'il ne but son rhum. Vers minuit, après une soirée à écouter de captivantes histoires, Nicolas se mis au lit. Et avant de s'endormir, il songea à l'Europe, ce monde dont il ne savait encore que si peu.

samedi 3 février 2007

Menace

A cette heure-là, les Tramway de la ligne T1 étaient totalement déserts. Nicolas, en mangeant un carotte, était dans un des Tramway de la ligne et attendait patiemment son arrêt.

Un jeune dans la vingtaine, habillé en rapeur, entra sans billet dans le tramway. Il s'assit à une mètre de Nicolas et rangea son i-pod dans son manteau.

"Habillé comme il est, ou bien son i-pod est volé, ou bien je juge trop rapidement", se dit Nicolas. Alors le jeune s'adresse à Nicolas.

- Hé, je peux te demander un service.

Le jeune en question parlait à la façon des jeunes français de la rue, et Nicolas avait peine à comprendre ce qu'il disait.

- Parle plus lentement s'il-te-plait, je comprends pas.

Il répéta plus lentement.

- Tu peux me rendre un service?

Nicolas comprit, et il savait très bien ce que ça signifiait.

- Je ne penserais pas non.
- Hé attends, j'te parle comme ça et tu refuses de m'aider?
- ...
- T'as un accent toi, tu sors d'où?
- Du Québec.
- C'est où ça?
- Au Canada.
- Oh. Alors tu ne parles par Français.
- Oui. Au Québec on parle Français.
- Ecoute mec, je suis dans la galère et...

Voyant que le jeune au i-pod allait quêter, Nicolas préfera faire comme s'il ne comprenait pas.

- Désolé, je comprends pas ce que tu dis.
- Je dis que c'est la galère.
- Hein?
- C'est la merde. Tu comprends ça?
- Ouain...
- J'ai pas de quoi manger, et je sais pas, si tu pouvais me...
- Je suis pas intéressé.
- Tu peux pas me faire ça, je ne mangerai pas ce soir et...

Nicolas réalisa. Il lui restait des carottes.

- Eille j'ai un flash! Il me reste de carottes dans mon sac, et j'ai pu vraiment faim.
- Ah non.
- Comment ça "ah non"?
- Les carottes c'est pour les lapins.
- Ben moi j'en mange.

Le quêteur changea d'attitude. Il se leva et alla se placer debout devant Nicolas.

- Ecoute, sois sympa OK? Ici c'est pas le Canada, tu crois que je ne suis pas capable de te flinguer en sortant du Tram? Tu crois que ça m'amuse que tu me proposes des carottes.

Le coeur de Nicolas se mit à battre deux fois plus vite. Il feigna ne pas comprendre la phrase, et en profita pour jeter rapidement un coup d'oeil aux mains et aux poches du type au i-pod volé.

- S'cuse-moi, mais je comprends pas un mot de c'que tu me dis.

Ses poches et mains semblaient vides. Mais Nicolas n'était pas plus calme pour autant.

- Tu comprends pas ce que je te dis? Fous-toi pas de ma gueule. Je vais te tirer si tu te fous de ma gueule, tu comprends ça?

Nicolas ne répondit pas, et se mit à fixer le mur en simulant l'indifférence, tout en essayant de camoufler sa respiration de plus en plus rapide.

- Ici c'est la France, et si c'est la galère pour moi ça l'est pour toi aussi.

En terminant sa phrase, le jeune lança sa main vers le porte feuille de Nicolas, qui sortait un peu de sa poche. D'un geste brusque, Nicolas arrêta net le mouvement du voleur. Puis, très sérieusement, il planta dans ses yeux dans les siens, et lui dit :

- Décâlisse.

Le français déguerpit en bafouillant une insulte. Dès qu'il fut partit, Nicolas reprit son souffle.

Retour à Lyon

Nicolas rentra à la gare de Paris, mangea ses sandwich avec des carottes. Il prit le train et arriva vers vingt-deux heures à Lyon.

En sortant de la gare, et en voyant les annonces lumineuses du centre commercial de la Part-Dieu, Nicolas ressentit quelque chose qu'il n'avait pas prévu. Voyant qu'il était revenu à Lyon, il se sentit chez lui.

Quy

Née de parents vietnamiens immigrés en France, Quy était plus française que vietnamienne. Elle était passionnée de lettres et elle avait une plume hors du commun. Dû à ses origines, sa personnalité et sa sélectivité, elle n'avait pas beaucoup d'amis. Et de vrais amis, elle n'en comptait aucun.

Quy était déchiré entre deux facettes d'elle-même. L'une, l'artiste créative, joyeuse de réinventer le monde par son imaginaire, se manifestait par une excitation sincère face à la vie. L'autre, la petite fille seule et triste, désabusée face à l'ennui du quotidien, s'exprimait par une écriture mélancolique.

En ces points, Quy était identique à Nicolas. Car Nicolas aussi était généralement positif et maniait en secret une plume sombre.

C'est par l'écriture que Quy et Nicolas ont pris conscience de leurs existances mutuelles. Un peu par hasard, Quy avait découvert le carnet de toile Nicolas. Elle lui avait écrit, et, charmé par la plume de Quy, Nicolas lui répondit. C'est ainsi qu'ils commencèrent une longue correspondance.

Après des mois de lettres littéraires, de lettres philosophiques, de lettres d'idées et d'anecdotes, Nicolas et Quy étaient censés se rencontrer dans une station de métro de Paris.

L'après-midi fut merveilleux. Ils se rendirent à une exposition de photographie. Ils discutèrent et commentèrent, tels de vieux amis. Quy fût amusée de voir Nicolas sortir un sac de carottes quand il eût un faim, et Nicolas apprit de Quy de nombreuses expressions françaises.

Nicolas et Quy surent que l'amitié qu'ils partageaient en lettres s'était étendu à la vie concrète. Au coucher du soleil, souriants, il se dirent tous deux à la prochaine.

Caroline

Jolie étudiante en droit, Caroline était venue en France pour venir voir des ses yeux cette vieille Europe, dont elle avait tant rêvé. Depuis qu'elle avait fuit l'épouvantable cocon familial de Gatineau pour aller étudier à Montréal, puis à Québec, elle voyageait dès qu'elle le pouvait. Elle avait passé trois semaines en Chine entre deux sessions de Cégep, puis un mois au Sénégal avec une amie, et maintenant elle était à Paris pour cinq mois. Bien qu'elle était jolie et intelligente, ses relations amoureuses ne duraient jamais longtemps; aucun homme n'arrivait à comprendre tout ce qui s'agitait dans la tête de cette fille qui fuyant constemment ce qu'elle avait.

Pour Caroline, arriver à Paris, c'était comme avoir sa piqûre pour un junkee. Ce n'était pas bon, ce n'était pas exaltant, c'était nécessaire. Elle prenait sa dose d'inconnu, et, pendant qu'elle le faisait, elle n'avait pas à penser à ce qu'il l'avait amené à le faire.

Droguée des voyages, Caroline, malheureuse mais souriante, attendait Nicolas dans une gare Parisienne.

Un peu plus d'une semaine plus tôt, en arrivant à Paris, Caroline et Nicolas s'étaient parlé quelques minutes. Pour Caroline, rencontrer Nicolas avait été une expérience. Nicolas la changeait, il la repaysait. Avec Nicolas, Caroline se sentait chez elle, un sentiment qu'elle ne comprenait pas encore, qui la bouleversait, mais qu'elle appréciait. Elle apprit que Nicolas partait à Lyon et, déçue, elle lui dit de l'avertir s'il passait par Paris. Ce qu'il fit.

Nicolas rejoint donc Caroline, et ensemble ils partirent pour le cimetière du Père Lachaise. Nicolas avait un plan très simple : prendre des photographies du légendaire cimetière tout en discutant avec une jolie étudiante en droit.

Les deux étudiants discutèrent donc. Ils parlèrent de la France, de politique, de voyages, des études et du Québec. Caroline se sentait bien, sans trop comprendre ce qui se passait. Elle se demanda si elle n'était pas amoureuse, mais quelque chose au fond d'elle lui indiquait que ce n'était pas ça, que ce qu'elle sentait était tout autre. Caroline était un peu confuse, mais heureuse.

Et alors Nicolas parla de chez lui.

Sans trop comprendre pourquoi, Caroline se sentit mal. Elle voulut crier.

Elle ne comprenait plus rien, à cause du voyage, à cause de Nicolas, à cause d'un drôle de sentiment qu'elle avait avec lui, et surtout à cause de toutes ces années à fuir un vide qui ne cessait de revenir. Elle voulut crier, ne plus avoir peur de l'inconfort et se découvrir un chez elle qui ne serait pas Nicolas, un chez elle qui ne serait pas attaché à la présence de ce garçon qu'elle ne connaissait qu'à peine. Elle avait mal et ne comprenait pas. Elle voulut crier, mais elle n'en fit rien. Malaisée, elle ne dit rien et laissa peser un très lours silence.

Nicolas sentit ce silence, sentit que Caroline nétait pas à l'aise, mais ne savait pas comment réagir. Il continua la conversation, doucement, et Caroline s'y réintégra, doucement.

A la fin de l'avant-midi, Nicolas dû partir, parce qu'il avait un rendez-vous avec quelqu'un d'autre en après-midi. Nicolas et Caroline se dirent au revoir.

Dans le métro, en direction de sa prochaine destination, Nicolas songea au silence, à ce qu'il avait perçu de Caroline au cimetière du Père Lachaise. Il se demanda ce qu'il aurait pu faire, sans trop être capable de savoir. Il ressentit un malaise qui lui fit penser à son histoire avec Gabrielle, et il réfléchit à tout ça pendant le reste de son trajet.

Dès que Nicolas quitta son champ de vision, Caroline sentit l'habituel vide revenir. Incapable de le surmonter, elle décida d'aller visiter l'arc de triomphe. Elle pensa un peu moins au vide, et se sentit un peu moins mal.

Cinq heures et demi

Nicolas se leva vers cinq heures du matin, ce qu'il n'avait pas fait depuis des années. Il prit une douche et se prépara un sandwich, qu'il mit dans un sac ziploc. Il ouvrit son sac à dos et y mis son appareil photo, deux lentilles, son flash, quatre films couleur et deux films noir et blanc. Il ajouta le sandwich, et, pour les éventuels petits creux, un sac de carottes.

Il prit le tramway jusqu'à la gare Lyon Part-Dieu. Il embarqua dans un TGV. Quelques minutes plus tard, au départ du train, Nicolas s'endormit. Deux heures plus tard, il se réveilla, à Paris.

vendredi 2 février 2007

Curriculum Vitae

Ce matin-là, Nicolas entra dans son cours d'expression avancé, en ayant aucune idée de ce qui pouvait bien se passer dans un cours qui portait ce nom. Il se choisit une place au hasard. Une minute plus tard, Céline vint s'assoir à ses côtés. En attendant le professeur, Nicolas décrit à Céline l'hiver québécois et elle, en retour, lui raconta la chaleur de la ville d'où elle venait, Montpellier, au sud de la France.

Le cours d'expression portait sur le stage et Nicolas constata qu'il ne connaissait rien aux méthodologies françaises. Il prit des notes, qu'il n'était pas certain de comprendre, à propos du rapport de stage de cinquante page qu'il allait devoir produire et comprit que son CV était plus américain que français.

Après le cours, Céline donna un coup de main à Nicolas pour adapter son CV aux normes françaises. Elle lui donna quelques conseils et puis partit, parce qu'elle devait prendre le train pour aller passer la fin de semaine à Montpellier.

jeudi 1 février 2007

Convention française

Dans un lieu public, les itinérants qui quêtent abordent les passants en leurs demandant un service. En plus, généralement, ils sont pickpocket.

mercredi 31 janvier 2007

SDF

Nicolas sortait du Carrefour, le magasin à la plus grande surface de Lyon, chargé de pain, de viandes froides et de légumes. Deux drôles de type, habillés de vieux vêtements et à l'hygiène négligé, s'approchèrent de lui. Le plus grand s'adressa à lui.

- Excuse-moi, est-ce que tu peux me rendre un service?

Du coup, Nicolas se méfia. Un français crasseux qui avait besoin d'un service ne l'inspirait pas confiance.

- Peut-être...
- C'est parce que ça fait quelque jours que j'ai pas mangé, et...
- Non merci.
- Non mais attends, je n'ai même pas terminé ma phrase.

Alors Nicolas décela un petit "zip". Il se retourna pour constater que l'acolyte de son interlocuteur ouvrait tranquillement la fermeture de son sac à dos. Nicolas ferma son sac et s'en alla sans rien ajouter.

Et alors il sût ce que demander un service signifiait dans les rues, en France.

mardi 30 janvier 2007

Pause publicitaire

Nicolas a un fan-club. Il est fortement conseillé à tous les lecteurs de ce carnet qui souhaitent supporter Nicolas dans son voyage de s'y inscrire. C'est par .

(En passant, si c'est écrit femme-club, c'est parce que la présidente a un problème d'ouïe. Hommes et femmes peuvent s'inscrire.)

lundi 29 janvier 2007

Groupe un

Nicolas est entré dans la classe où allait se donner son premier cours en France. Il ne connaissait personne et cherchait à rencontrer des gens, alors, stratégiquement, il s'assit en plein milieu de la classe.

Le hasard plaça Céline à côté de Nicolas. Nicolas regardait autour de lui, en attendant un professeur qui était en retard et en se demandant s'il était bien au bon endroit, puisque l'horaire qu'il avait reçu s'adressait à des français qui y comprenaient quelque chose, et Nicolas n'y comprenait pas grand chose. Après quelques minutes, Nicolas s'adressa à Céline :

- C'est bien le groupe un ici?
- Oui absoluement.

Nicolas était soulagé; il était au bon endroit et il avait noué une sorte de premier contact avec une étudiante française. Mais son soulagement ne dura qu'un instant, car son accent avait trahi ses origines et les étudiants autour commencèrent à être intrigués.

- T'es canadien?
- Oui, je suis du Québec.
- Moi c'est Céline.

Un français lança :
- Ouais elle c'est Céline, comme Céline Dion tu sais?
- ...
- Moi c'est Florent.
- Salut Florent.

Et un autre arriva :
- Et Florent, c'est qui? Il est du Québec?
- Oui, c'est Nicolas du Québec.
- Ah bon.

Et ainsi, petit à petit, Nicolas commença à connaître les étudiants du groupe un.

dimanche 28 janvier 2007

De la vie au bloc F

Nicolas lisait tranquillement dans sa chambre, au troisième étage du très calme bloc F. Au milieu de l'après-midi, des bruits de pas vinrent déranger sa lecture. Enchanté par la présence d'une apparente activité humaine, Nicolas déposa son livre. Il se retourna et vit, par sa porte ouverte, une jeune fille qui entrait dans la chambre en face de la sienne. Nicolas se leva pour aller lui dire bonjour, en se disant qu'un peu d'humanité ferait du bien à l'ambiance de ce bloc de béton.

- Bonjour, tu vis ici?
- Oui.
- Moi c'est Nicolas. Je suis ton voisin d'en face. Je peux savoir comment tu t'appelles?

La jeune fille considéra Nicolas avec mépris et le laissa savoir.

- Pourquoi tu me demandes ça?

Alors Nicolas sut que la froideur du bloc F était telle qu'elle avait atteint le coeur de ses résidents.

Convention française

La langue qu'on apprend enfant, c'est la langue maternelle. La première langue étrangère qu'on apprend, c'est la langue première, et la deuxième langue étrangère, c'est la langue seconde. La langue seconde est donc la troisième langue connue et elle est généralement très peu maîtrisée.

samedi 27 janvier 2007

L’autre bout du monde

Et alors, assis au comptoir d’un Irish Pub, à savourer leurs premières bières lyonnaises, Martin et Nicolas pensent tout les deux, sans même se consulter, que ça y est, ils sont à l’autre bout du monde.

Et alors ils se mettent à parler, à se raconter leurs vies, jusque dans les détails qu’ils ne se seraient pas dit normalement, pas au Québec. Ils se parlent sans gêne, comme s’ils avaient toujours fait ça, parce que leurs passés, leurs souvenirs, ils sont à huit mille kilomètres de là. Loin, assez loin pour que tout cet avant semble sans importance, et surtout, terminé. Ils savent bien qu’un jour ils rentreront au pays, mais ils n’en sont pas là. Ils en sont à arriver, et à concevoir que les choses ont changées.

Au cours de la soirée, Martin racote à Nicolas sa douloureuse rupture avec son ex, datant de l’été passé. Il lui parle du choc que ça lui a fait, de la dévalorisation qu’il a senti, de son estime personnelle qui s'estretrouvé au plancher et des brosses qu’il avait prises pour oublier.

Nicolas prononce quelques mots sur Mikka, sur la conception de la vie qu’elle lui a fait voir et surtout sur celle qu’il a depuis qu’elle était partie.

Et puis, réfléchissant ce qu’ils venaient de se dire, Martin dit à Nicolas :
- Tsé men, au bout du compte, c’est juste une question de confiance.

Et alors, à cet instant, Nicolas commit une erreur. Il souhaita savoir comment avoir confiance en lui. Alors qu’il aurait dû tout simplement penser un peu moins et croire un peu plus.

Bière

C'était son premier samedi soir à Lyon, et Nicolas n'en pouvait plus de l'épouvantable calme du bloc F. Il descendit d'un étage pour se rendre à la chambre de Martin.

Nicolas fut soulagé de découvrir, dans un coin de ce bâtiment mort, une vraie chambre d'étudiant à l'américaine. La porte ouverte de sa chambre , Martin, en coat de jeans, mangeait des fèves vertes à même la canne en écoutant une toune de punk rock qui résonnait dans tout le couloir. Yes baby.

- Yo Nic. Qu'essé qu'on fait à soir?
- Parle-moi de ça! On va en ville, dehors, n'importe où mais on sort du bloc F.
- Fuck yeah men.

Les deux québécois ont pris le tramway jusqu'au vieux Lyon. Ils ont marché pendant plus d'une heure, à chercher une rue dont l'ambiance aurait pu faire penser à la rue St-Denis de Montréal. Après quelques kilomètres de restaurants high-class, de restaurants touristiques puis de restaurants fast-foods, ils ont trouvé entre deux restaurants bourgeois un pub à l'irlandaise. Ils se sont assis au comptoir et ont commandé chacun une bière, première bière lyonnaise, bien méritée.

vendredi 26 janvier 2007

Hot Dogs

Recette de hot dogs en résidence française

Ingrédients
2 saucisses Strasbourg (les moins chers possibles)
½ pain baguette
Moutarde de dijon
Ketchup heinz

Matériel
1 casserole
1 couteau à beurre
1 assiette

Préparation
- Faire bouillir de l'eau dans la casserole
- Pendant que l'eau chauffe, diviser le demi pain baguette en 2 (ce qui devrait donner des quarts de pains baguettes)
- Lorsque l'eau bout, y mettre les saucisses
- A l'aide du couteau à beurre, tailler un trou pour les saucisses dans chacun des quarts de pain baguette*
- Ajouter à l'intérieur des pains de la moutarde de dijon et du ketchup (vous pouvez vous servir du couteau à beurre)
- Sortir les saucisses chaudes de l'eau et les mettre dans les pains
- Placer les hots dogs en résidence française dans l'assiette, servir avec salade et vin


* Gosser un trou dans un pain baguette avec un couteau à beurre est une opération qui peut s'avérer longue et/ou complexe et qui peut produire beaucoup de miettes. Si la patience qui vous reste n'est pas suffisante, vous pouvez vous exclamez de jurons français et/ou des sacres québécois.

mercredi 24 janvier 2007

Jussieu, Bloc F

Après quelques au-revoir adressés à ses compagnons de l'OFQJ, deux heures de trains, une demie-heure de tramway et une heure de paperasse, Nicolas aménagea au troisième étage du bloc F des résidence Jussieu.

Si seulement il avait hébergé un minimum de résidents, le bloc F aurait pu avoir la réputation d'être ennuyant, mais il était tellement vide qu'il n'avait même pas de réputation. L'étage la plus peuplée du bloc avait une chambre sur quatre de louée. Les résidents du bloc étaient des immigrants pauvres qui, contents d'avoir accès à des études supérieures, n'osaient pas risquer une conversation avec un étranger, de peur de tout perdre. C'était aussi le bloc où l'université plaçait les québécois en échange.

En aménageant, Martin et Nicolas se doutaient bien qu'il y avait quelque chose de pas très net avec ce bloc. Toutes les portes étaient fermées, il n'y avait personne dans les couloirs, et quand on ne faisait pas de bruit soi-même on entendait un long silence imperturbable.

Martin et Nicolas, qui n'avaient connu que des résidences à l'américaine, c'est-à-dire bruyantes, sales et fourmillantes, n'y comprenaient rien. Mais ils étaient arrivées à l'heure des classes, alors ils pensèrent que le calme était temporaire. Mais quand, à vingt heures, ils se firent à manger seuls dans la cuisine dite collective, ils comprirent, et Nicolas sut, qu'ils venaient d'aménager au beau milieu d'un désert.

Convention française

Le rez de chaussée, c'est l'étage 0. Il faut donc monter d'un étage pour se rendre au premier.

mardi 23 janvier 2007

Martin

Montréalais bilingue joyeux, Martin ne vivait que pour la musique. Sachant qu'il est difficile de vivre par la musique, il avait décidé de vivre par l'informatique. Ses parents étaient des anglophones du West Island ouverts sur la francophonie, alors Martin avait fait son primaire et son secondaire en français. Son adolescence avait été celle du trippeux de musique typique ; trips d'alcools, de drogues et jam sessions. Avec l'arrivée de sa vie adulte, il s'était calmé. Il était devenu un musicien raisonnable et un étudiant sérieux. Mais il avait gardé son sourire d'adolescent, sympatique et sincère, qui témoignait de toute la force de son caractère.

Martin, premier de classe des techniques informatiques de collège Dawson, était le cobaye du premier échange étudiant entre une université francophone Lyonnaise et un collège anglophone Montréalais. Son école l'avait approché pour lui proposer l'expérience et lui, sans trop réfléchir, avait accepté.

C'est durant la visite guidée de l'OFQJ, dans une gare parisienne que Martin et Nicolas découvrirent qu'ils allaient en échange dans la même ville, à la même université. Dès ce moment, Nicolas sut qu'il avait trouvé un allié.

lundi 22 janvier 2007

Débarquement

Dans un autobus de l'OFQJ, ce matin-là, une dizaines d'inconnus se sont rencontrés. Ils ne savaient presque rien les uns sur les autres mais déjà naissait entre eux une solidarité bien particulière. Ces jeunes étaient tous des Québécois qui partaient vivre pour quelques mois en terre française, et, même s'ils ne se connaissaient pas encore, ils partagaient les même peurs, les même excitations et le même décalage horaire. Et cette solidarité, cette ambiance, elle était tangible, à l'intérieur de l'autobus qui les conduisait à Paris.

Après plus d'une heure de traffic Parisien, les jeunes sont arrivés à leur auberge, à temps pour le petit déjeuner. Ils ont mangé en se fesant à l'idée qu'ils devraient passer encore une dizaine d'heures éveillés, même si pour leurs corps il était trois heures du matin.

L'après-midi qui suivit, les jeunes ont fait une visite guidée marchée de Paris. Ceux qui n'étaient pas déjà partis vers leurs destinations respectives et qui avaient encore un peu de temps à passer à Paris apprirent à se connaître. Nicolas, le grand cynique enrhumé. Caroline, la jolie étudiante en droit. Martin, l'anglophone de Dawson College. Jade, la chic demoiselle en communication. Francis, le sportif de Sherbrooke. Eve, accompagnée de son père Bernard, le businessman aussi bien installé à Paris qu'à Montréal. Bélina, la petite qui rit toujours.

Après deux jours de nervosité, d'avion et de marche, les jeunes Québécois dormirent une très bonne première nuit en France.

lundi 15 janvier 2007

Nicolas

Nicolas avait grandi dans une famille de croyants. La religion ne l'ayant pas convaincu, il s'était forgé une identité dans la science. Plutôt qu'un croyant, Nicolas était un savant. Il savait, il aimait savoir et il aimait apprendre. Ces traits lui conféraient une peronnalité d'intellectuel, ce qu'il appréciait, même s'il aurait parfois préféré qu'il en fût autrement. C'est parce que Nicolas était plus proche du savoir que de la croyance, et donc, il ne croyait pas en lui. Cette faiblesse était la cause de son insuccès avec les gens, et, avec les femmes en particulier. Ça, il le savait.

Sa vie n'aurait jamais croisé celle de Mikka qu'il aurait été un simple savant curieux et heureux. Mais le destin lui avait réservé autre chose. En effet, Nicolas avec eu une brève et triste histoire avec cette Mikka, histoire dont il ne s'était jamais remis. Depuis, il voyait son univers avec cynisme et, dans ses moments les plus joyeux, s'amusait à le dépeindre avec un humour noir qui lui était propre. D'ailleurs, il disait à qui voulait bien l'écouter que sa noirceur et son cynisme étaient les plus beaux cadeaux que cette vie lui eût accordés. Mais tout n'était pas aussi sombre qu'il le disait. Il lui restait encore des moments heureux. C'était dû au dernier morceaux confortable de son univers : son petit monde, ses amis.

Et c'était justement à propos de ce morceau d'univers que Nicolas s'était assis-là, seul au comptoir d'un petit bar presque vide, ce soir-là, en tête à tête avec une Imperial Stout. Il était déprimé. Son petit monde s'effondrait.

Il était apparu que sa plus proche amie et son plus proche ami s'étaient découverts un amour l'un pour l'autre , et que, au centre de leur immense bonheur naissant, Nicolas n'avait plus beaucoup à partager avec eux.

Seul, et constatant que sa nocturne complainte silencieuse ne l'aidait pas beaucoup, Nicolas se dit qu'il avait besoin de changer de monde. Un nouveau rythme de vie, une nouvelle école, de nouvelles personnes. De quoi grandir un peu.

Nicolas crut, pour un instant, que c'était ce qu'il lui fallait. Il cala le reste de son verre de stout, maudit son petit monde et sortit. Les choses allaient changer. Ça, il le savait.