samedi 27 janvier 2007

L’autre bout du monde

Et alors, assis au comptoir d’un Irish Pub, à savourer leurs premières bières lyonnaises, Martin et Nicolas pensent tout les deux, sans même se consulter, que ça y est, ils sont à l’autre bout du monde.

Et alors ils se mettent à parler, à se raconter leurs vies, jusque dans les détails qu’ils ne se seraient pas dit normalement, pas au Québec. Ils se parlent sans gêne, comme s’ils avaient toujours fait ça, parce que leurs passés, leurs souvenirs, ils sont à huit mille kilomètres de là. Loin, assez loin pour que tout cet avant semble sans importance, et surtout, terminé. Ils savent bien qu’un jour ils rentreront au pays, mais ils n’en sont pas là. Ils en sont à arriver, et à concevoir que les choses ont changées.

Au cours de la soirée, Martin racote à Nicolas sa douloureuse rupture avec son ex, datant de l’été passé. Il lui parle du choc que ça lui a fait, de la dévalorisation qu’il a senti, de son estime personnelle qui s'estretrouvé au plancher et des brosses qu’il avait prises pour oublier.

Nicolas prononce quelques mots sur Mikka, sur la conception de la vie qu’elle lui a fait voir et surtout sur celle qu’il a depuis qu’elle était partie.

Et puis, réfléchissant ce qu’ils venaient de se dire, Martin dit à Nicolas :
- Tsé men, au bout du compte, c’est juste une question de confiance.

Et alors, à cet instant, Nicolas commit une erreur. Il souhaita savoir comment avoir confiance en lui. Alors qu’il aurait dû tout simplement penser un peu moins et croire un peu plus.

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