Jacques, père de Céline, joueur expérimenté.
Loris, ami de Céline, champion du tournois 2006 de l'IUT de Lyon.
Pierre, collègue musicien de Jacques, bluffeur réputé.
Nicolas, ami de Céline, québécois sans savoir.
Tous les quatre s'étaient retrouvés autour de la même table de poker, texas hold’em. Ils y avaient amenés vingt-cinq euros chacun, qu'ils joueraient jusqu'à la fin. Le gagnant emporterait cent euros.
Céline était partie se coucher, considérant ce jeu irraisonnable. L'alcool s'était mis à couler, et depuis plusieurs heures on ne comptait plus le nombre de bouteilles de vin débouchées. Des grossières erreurs commises par Loris et Pierre avaient placés le trois quart du capital de la table à la disposition de Jacques et Nicolas. La partie se jouait donc entre ces deux joueurs.
Nicolas ne buvait pas beaucoup. Il voulait toute sa concentration pour la partie. Jacques, lui, ne se retenait pas pour profiter du vin. Il avait bu beaucoup, et ça commençait à paraître.
Nicolas était focalisé sur le jeu. Deux parties de poker se déroulaient simultanément.
Une simple partie de poker est déjà complexe. Il faut déterminer, entre les bluffs, les feintes et les doubles bluffs, si son jeu est meilleur que celui des adversaires. Il faut comprendre la relation entre pouvoir et capital. Il faut pousser ses adversaires à s'entre attaquer, sans jamais se vaincre, de sorte à ce qu'aucun de ses adversaires ne s'empare de la majorité du capital. En situation de force, la maîtrise du jeu de puissance est essentielle, et une simple erreur peut réorienter la position du pouvoir sur la table. Il faut toujours rester maître de soi. Le poker est un jeu de psychologie, de patience, d'économie, de contrôle de soi, de hasard, de pouvoir et d'audace.
Plus complexe, un deuxième poker, parallèle, plus subtil, se jouait. Jacques avait beaucoup bu. Il tentait de paraître trop saoul pour bien jouer. Pour être crédible, il devait bien sûr boire réellement. Il tentait de maîtriser du mieux qu’il le pouvait l’alcool qui coulait dans ses veines. En plus, il la canalisait, il s’en servait pour faire disparaître tout son stress.
Nicolas était conscient que Jacques tentait de se faire sous-estimer. Jacques jouait plus faiblement qu’il en était capable, et Nicolas en profitait pour remporter des jeux banals et réduire, pièce par pièce, le capital de Jacques.
- Une autre coupe, mon Jack ?
- Allez, pourquoi pas ? Il est si bon ce vin.
Jacques feignait d’être encore plus saoul. Mais il l’était quand même un peu plus. Dans ce deuxième poker, Jacques cachait sa capacité réelle de jeu. Et Nicolas tentait de lire cette capacité.
Le stratégie de Jacques était simple. Il voulait se faire sous-estimer de Nicolas jusqu’à ce que Nicolas commette une erreur fatale.
Nicolas ne pouvait pas tout simplement jouer comme si Jacques n’avait pas bu. Jacques était un trop bon joueur pour Nicolas. Nicolas devait donc feindre de sous-estimer Jacques, pour que Jacques lui laisse gagner une série de jeux banals. Mais il devait rester suffisamment aux aguets pour ne pas commettre l’erreur fatale qu’attendait Jacques.
Jacques ne pouvait pas tout simplement cesser de boire et l’emporter. Pour abattre Nicolas normalement, il aurait dû s’engager dans un jeu de puissance. Mais les deux autres joueurs, qui possédaient encore ensemble un quart du capital, rendaient risqué tout jeu de puissance.
Les enjeux étaient donc entre Jacques et Nicolas, et la guerre entre ces deux joueurs prenait place à travers un poker parallèle. La maîtrise de l’alcool faisait office de cartes, et les coupes de vins remplaçaient les jetons.
- Jack, ta coupe est vide, je te sers.
- Merci. Tu ne veux pas boire Nic ?
- Boaf, tu sais, par chez nous, le vin…
Vers cinq heures du matin, le jeu décisif de la partie arriva enfin. Loris avait été élimé une heure plus tôt. Pierre possédait le cinquième du capital de la table, soit une vingtaine d’euros. Jacques et Nicolas possédaient à peu près les deux cinquièmes du capital chacun, soit une quarantaine d’euros chacun. Sur la table, il y avait le neuf de cœur, la dame de trèfle et l’as de cœur. Pierre mit all-in. Jacques suivit.
Nicolas avait dans sa main le dix de cœur et le sept de cœur. Avec la table, ça lui donnait quatre cartes en cœur, et il ne lui en fallait qu’une de plus pour avoir une couleur. Le jeu probable fort sur lequel les deux autres s’étaient lancés était la paire d’as, qui se ferait écrasé par une couleur. En misant all-in, Pierre allait débalancer le capital de la table. Si Nicolas se couchait et que Jacques l’emportait, Jacques se retrouverait avec le trois cinquième du capital, assez pour remporter un jeu de puissance. Nicolas décida donc de suivre. Il espérait voir apparaître un cœur.
- Je suis.
Loris, qui faisait le croupier depuis sa défaite, plaça sur la table la quatrième carte, nommée « the turn ». Cinq de cœur. Nicolas n’afficha aucun sourire. Intérieurement, il crut avoir gagné.
Jacques n’enchérit pas. Nicolas non plus. Soixante euros étaient sur la table, les mises additionnelles importaient peu maintenant. Le gagnant de ce jeu allait devenir le gagnant de la partie.
Loris dépose la cinquième carte, « the river ». Neuf de pique. Aucune enchère ne suivit.
Pierre dut dévoiler sa main le premier. Dame de carreaux et quatre de pique. Paire de dames, plus la paire de neuf sur la table. Double paire, moins fort qu’une couleur. Nicolas est content. Au tour de Jacques de dévoiler sa main. As de pique et as de carreau. Brelan d’as, plus la paire de neuf sur la table. Main pleine, la main au dessus de la couleur.
Nicolas dévoila tristement sa main. Cinq cartes en cœur, une bonne main, mais une main insuffisante quand même. Nicolas se retrouva avec le cinquième du capital, Jacques avec le quatre cinquième. Vingt minutes plus tard, Jacques l’emporta.
- Belle partie Jack, félicitations.
- Nicolas, ça fait des années que je n’ai pas autant apprécié une partie de poker. Merci.
Nicolas avait commis l’erreur fatale. Il avait perdu le subtil poker secondaire, et par le fait même, le poker primaire qui se jouait sur la table. Déçu, mais content de la partie, il décida d’aller se trouver un petit déjeuner.
lundi 19 février 2007
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2 commentaires:
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