lundi 15 janvier 2007

Nicolas

Nicolas avait grandi dans une famille de croyants. La religion ne l'ayant pas convaincu, il s'était forgé une identité dans la science. Plutôt qu'un croyant, Nicolas était un savant. Il savait, il aimait savoir et il aimait apprendre. Ces traits lui conféraient une peronnalité d'intellectuel, ce qu'il appréciait, même s'il aurait parfois préféré qu'il en fût autrement. C'est parce que Nicolas était plus proche du savoir que de la croyance, et donc, il ne croyait pas en lui. Cette faiblesse était la cause de son insuccès avec les gens, et, avec les femmes en particulier. Ça, il le savait.

Sa vie n'aurait jamais croisé celle de Mikka qu'il aurait été un simple savant curieux et heureux. Mais le destin lui avait réservé autre chose. En effet, Nicolas avec eu une brève et triste histoire avec cette Mikka, histoire dont il ne s'était jamais remis. Depuis, il voyait son univers avec cynisme et, dans ses moments les plus joyeux, s'amusait à le dépeindre avec un humour noir qui lui était propre. D'ailleurs, il disait à qui voulait bien l'écouter que sa noirceur et son cynisme étaient les plus beaux cadeaux que cette vie lui eût accordés. Mais tout n'était pas aussi sombre qu'il le disait. Il lui restait encore des moments heureux. C'était dû au dernier morceaux confortable de son univers : son petit monde, ses amis.

Et c'était justement à propos de ce morceau d'univers que Nicolas s'était assis-là, seul au comptoir d'un petit bar presque vide, ce soir-là, en tête à tête avec une Imperial Stout. Il était déprimé. Son petit monde s'effondrait.

Il était apparu que sa plus proche amie et son plus proche ami s'étaient découverts un amour l'un pour l'autre , et que, au centre de leur immense bonheur naissant, Nicolas n'avait plus beaucoup à partager avec eux.

Seul, et constatant que sa nocturne complainte silencieuse ne l'aidait pas beaucoup, Nicolas se dit qu'il avait besoin de changer de monde. Un nouveau rythme de vie, une nouvelle école, de nouvelles personnes. De quoi grandir un peu.

Nicolas crut, pour un instant, que c'était ce qu'il lui fallait. Il cala le reste de son verre de stout, maudit son petit monde et sortit. Les choses allaient changer. Ça, il le savait.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très fort! Il a même su garder un lien vers son autre sitre. Ah ce qu'il est fort ;-) !!!