mardi 13 mars 2007

Nicolas vs Ratard

Nicolas voulait passer au tableau de Ratard et survivre. L'humour contre ses maths et la logique contre son humour, telle était sa stratégie. Nicolas voulait lui tenir tête et et s'en sortir avec toute son honneur.

Il arriva cinq minutes en retard au cours.
- Alors Monsieur Boily, vous êtes en retard.
- Oui...
- Raconte-moi... le bus, le tram en retard?
- C'est un blague! Vous voulez vraiment que je me justifie?
- Euh... oui!
- Les extra-terrestres, Monsieur...
- ... Au tableau.

Dans le coin gauche... Venant du Québec, mesurant six pieds deux et pesant 170 livres, reconnu pour sa logique orientée objet innée... Nicolaaaaas Boily!

Dans le coin droit... Venant de la France, meusrant 140 centimètres et pesant 105 kilos, reconnu pour ses tactiques de peur. Monsieur Raaaaaataaard!

Monsieur Ratard ouvre l'offensive. Il veut effrayer Nicolas.
- Alors Monsieur Boily, vous avez fait l'exercice trois?

L'exercice trois est horriblement long. Nicolas ne l'a pas fait. Mais peu importe, il décide à ce moment de ne pas jouer sur le terrain de Ratard, un terrain français, et de jouer sur le sien, un terrain québécois. C'est à dire d'user du tutoiement et une subtilité minimale.

- Non, mais je peux te le faire drette-là.
- Allez y...

Nicolas commence à étaler sa matrice au tableau. Il se concentre, ne veut laisser passer aucune erreur. Sous la pression, le stress l'envahit rapidement. Il commet une erreur. Ratard s'avance avec son efface.

- Monsieur Boily, foutez pas en l'air mon exo!
- C'est toi qui va le foutre en l'air avec ton efface. Tu voulais effacer quoi?
- Au point où vous en êtes, j'aurais tout effacé.
- Pour tout réinscrire ensuite? Je ne vois qu'une seule erreur, elle est en deux quatre.
- Hmmm... Vrai. Continuez.

Nicolas ralentit un peu son rythme. Il veut se calmer se ne plus commettre d'erreur. D'ailleurs, il n'en commet plus. Mais il n'est plus très rapide. Incapable de le critiquer, Ratard s'ennuie et réagit.

- Ah, c'est d'un ennui total, on dirait un visionnement au ralenti. Je vais aller me chercher un café, faîtes-vous aider par vos camarades pendant que je suis parti, vous en avez besoin.

Et Ratard quitte la classe. Nicolas accélère le rythme, conscient qu'il peut faire des fautes et les corriger lui-même. Une multiplication vectorielle plus tard, Nicolas comprend quelque chose dans l'exercice : il comprend sa fonction pédagogique, à quelle notion elle mène. Dès lors, il entreprend de croiser la matrice avec la matrice prime pour modéliser un automate complexe. La classe ne comprend plus rien à ce qu'il fait, les plus habitués prévoient le massacre au retour de Ratard.

Nicolas termine. Ratard entre.

- Monsieur Boily, qu'est-ce c'est que ce bordel au tableau.
- C'est un automate construit par le croisement de deux autres.
- Bon...

Et en effaçant le tableau, Monsieur Ratard adressa un sourire à Nicolas. Une sourire qui voulait dire "bonne partie". Et Nicolas quitta le tableau.

3 commentaires:

Myriam a dit…

Nicolas est teeeelllement cool.

;)

Anonyme a dit…

Franchement, en tapant "ratard" et "math" dans google, je tombe sur ton blog, et faut dire que c'est bluffant.
Pour ma part, j'ai eu un prof de math qui s'appelait Ratard à l'IUT de vélizy et je suis persuadé qu'il s'agit du même ! Trop fort !
mdr en tout cas

Anonyme a dit…

2013.. il continue.. je préfère rester anonyme, mais je pense que les victimes de R* devraient s'organiser en groupement :)