A cette heure-là, les Tramway de la ligne T1 étaient totalement déserts. Nicolas, en mangeant un carotte, était dans un des Tramway de la ligne et attendait patiemment son arrêt.
Un jeune dans la vingtaine, habillé en rapeur, entra sans billet dans le tramway. Il s'assit à une mètre de Nicolas et rangea son i-pod dans son manteau.
"Habillé comme il est, ou bien son i-pod est volé, ou bien je juge trop rapidement", se dit Nicolas. Alors le jeune s'adresse à Nicolas.
- Hé, je peux te demander un service.
Le jeune en question parlait à la façon des jeunes français de la rue, et Nicolas avait peine à comprendre ce qu'il disait.
- Parle plus lentement s'il-te-plait, je comprends pas.
Il répéta plus lentement.
- Tu peux me rendre un service?
Nicolas comprit, et il savait très bien ce que ça signifiait.
- Je ne penserais pas non.
- Hé attends, j'te parle comme ça et tu refuses de m'aider?
- ...
- T'as un accent toi, tu sors d'où?
- Du Québec.
- C'est où ça?
- Au Canada.
- Oh. Alors tu ne parles par Français.
- Oui. Au Québec on parle Français.
- Ecoute mec, je suis dans la galère et...
Voyant que le jeune au i-pod allait quêter, Nicolas préfera faire comme s'il ne comprenait pas.
- Désolé, je comprends pas ce que tu dis.
- Je dis que c'est la galère.
- Hein?
- C'est la merde. Tu comprends ça?
- Ouain...
- J'ai pas de quoi manger, et je sais pas, si tu pouvais me...
- Je suis pas intéressé.
- Tu peux pas me faire ça, je ne mangerai pas ce soir et...
Nicolas réalisa. Il lui restait des carottes.
- Eille j'ai un flash! Il me reste de carottes dans mon sac, et j'ai pu vraiment faim.
- Ah non.
- Comment ça "ah non"?
- Les carottes c'est pour les lapins.
- Ben moi j'en mange.
Le quêteur changea d'attitude. Il se leva et alla se placer debout devant Nicolas.
- Ecoute, sois sympa OK? Ici c'est pas le Canada, tu crois que je ne suis pas capable de te flinguer en sortant du Tram? Tu crois que ça m'amuse que tu me proposes des carottes.
Le coeur de Nicolas se mit à battre deux fois plus vite. Il feigna ne pas comprendre la phrase, et en profita pour jeter rapidement un coup d'oeil aux mains et aux poches du type au i-pod volé.
- S'cuse-moi, mais je comprends pas un mot de c'que tu me dis.
Ses poches et mains semblaient vides. Mais Nicolas n'était pas plus calme pour autant.
- Tu comprends pas ce que je te dis? Fous-toi pas de ma gueule. Je vais te tirer si tu te fous de ma gueule, tu comprends ça?
Nicolas ne répondit pas, et se mit à fixer le mur en simulant l'indifférence, tout en essayant de camoufler sa respiration de plus en plus rapide.
- Ici c'est la France, et si c'est la galère pour moi ça l'est pour toi aussi.
En terminant sa phrase, le jeune lança sa main vers le porte feuille de Nicolas, qui sortait un peu de sa poche. D'un geste brusque, Nicolas arrêta net le mouvement du voleur. Puis, très sérieusement, il planta dans ses yeux dans les siens, et lui dit :
- Décâlisse.
Le français déguerpit en bafouillant une insulte. Dès qu'il fut partit, Nicolas reprit son souffle.
samedi 3 février 2007
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2 commentaires:
shite, ils sont intenses les français. et chilleux en plus.
Hey 'tention! On n'est pas tous comme ça !
Mais il faut des périls et des dangers dans les explorations de l'aventurier Nicolas. Après la rencontre d'une indigène à Paris, croisement d'un crocodile des quartiers chauds ! Tu t'en es bien tiré, Indiana. Evite de calmer ces prédateurs par des carottes. Eux non plus, ils ne sont pas végétariens.
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