vendredi 16 février 2007

Open Vodka

Open Vodka. Comme dans Open Bar, mais avec de la Vodka. Un nom de fête qui promet dégénérescence, abus et déraison.

C'était le premier jour des vacances d'hiver, et l'organisation étudiante du département universitaire de Nicolas avait organisé cette fête au titre bien évocateur. Ca allait se passait dans un bar du vieux Lyon, de 22 heures à 3 heures. Dans ce pays où un verre dans un bar peut vous coûter 6 €, une infinité théorique de vodka pour 10 € était une aubaine incroyable.

Nicolas est arrivé au bar vers 22 heures trentes, et déjà la la salle était animée d'un ambiance alcolo-festive. Des jeunes, déjà pas mal réchauffés, chantaient par grands groupes de joyeuses chansons à boire issues des campagnes françaises.

C'était un bar remplit au centimètre carré près, chaud et enfummé. Au comptoir, des étudiants organisateurs découvraient les joies de la profession de barman. Dans le fond de la salle, il y avait une petite table avec une quinzaine de finissants. Céline, membre du bureau des étudiants et donc organisatrice, faisait office de serveuse pour la table.

La tendance était à la vodka diluée dans le jus de pommes ou d'orange, et Nicolas n'avait pas envie d'un composite au jus. Il se pointa au comptoir.

- Un verre de vodka straight.
- Comment?
- Vodka straight.
- ?
- ... Vodka pure.

Le jeune barman amateur lui servit un shooter de vodka. Nicolas le cala.

- Un verre, s'il-te-plait.

Le barman lui servit un verre.

- Bon. Merci!

Nicolas cherchait du regard quelqu'un qu'il connassait quand il entendit la voix de Martin surgir de derrière.

- Câolisse, un Québécois!
- All right, Martin!

En quelques minutes Nicolas se vit intégré au groupe de Martin, une bande de fêtards finis qui vivaient avec une grande réputation de buveurs. Emerveillés par le mot que venait de prononcer Martin, "câolisse", ils se mirent en tête d'apprendre à sacrer. Quelques litres de vodka plus tard, on entendait dire "tabarnak" fréquemment, un peu partout dans la salle.

Il n'était pas encore minuit et la déchéance entra au bar. Un jeune étudiant, buveur trop peu experimenté, vômit sur le sol, en passant proche d'asperger Céline. Puis il fut imité par d'autres, assez pour qu'on condomane une partie du plancher.

Un peu après minuit, l'ambiance changea. Les chansons à boire se faisant trop difficiles à executer, les jeunes se contentaient de boire carrément. Ceux qui n'en pouvaient plus rentraient déjà, le bar se fit un peu moins compact, un peu moins bruyant et un peu moins mouvementé.

Nicolas avait un quatrième verre de straight à la main et se sentait encore très bien. Il était un peu surpris de voir que des gens avaient bû, vômi et quitté aussi rapidement. Il ne sentait qu'à peine l'alcool envahir son sang et il souhaitait un peu de distraction. Son souhait s'exauça.

Une jolie fille s'assit à ses côtés. Un blonde aux yeux bruns, habillée un peu sexy.

- Alors c'est toi le Québécois.
- Ouain effectivement.
- J'adore ton accent.
- Tant mieux...

La blonde s'avérait gentille et fascinée par l'accent de Québécois. Elle avait vécu quelques mois à Montréal et elle avait adoré la ville.

Au début Nicolas la voyait comme un divertissement. Une jolie fille, le temps d'une conversation, d'un verre, de quelques sourires, sans plus. Mais elle s'avéra lui ressembler un peu plus qu'il ne le croyait. Ils parlèrent d'expériences d'écriture, de scène et de philosophie. Tous deux ne s'attendaient pas à tenir une discussion aussi élaborée dans un Open Vodka. Nicolas fut totalement sidéré quand elle lui confia qu'elle avait une haine profonde envers les attentes. Il partageait entièrement ce sentiment avec elle. Puis, elle rejoint son amie brunette sur la piste de danse.

Nicolas commençait à sentir l'alcool lui monter à la tête. Il alla rejoindre Martin, accoté sur un mur. Martin, accoté sur le mur, parce qu'il n'arrivait pas à rester debout bien longtemps autrement. La soirée approchait à sa fin, et Martin aussi. Nicolas ne voulait pas s'attacher à la Française sans attentes, et puis les gens qu'il connaissait s'en allait.

- Aller Martin, on rentre.
- Ouais bonne idée, mais y va falloir que tu me montres le chemin.
- Correct.

Nicolas et Martin retournèrent au Jussieu, à l'autre bout de la ville, à pied. Ils arrivèrent quelques minutes avant le lever du soleil, completement crevés. Open Vodka. Ils s'en souviendraient.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ahahah, je pensais que ça coûtait rien l'alcool en Europe; mais je savais que ça te coûtait toujours un bras dans les bars; ça suit quelle logique? le sais-tu? Moi je me questionne; peut-être celle de la place rassembleur où le monde va pareil?

+ +

Ce qui est cool c'est qu'ici je peux faire des fautes!

Anonyme a dit…

Open Vodka...
Open Vodka...

Je répète, Open Vodka...

...

Vive la France !

Anonyme a dit…

On est rendu le 22 février (presque le 23 en france !) et toujours pas de nouvelles de nic...

Ça fait une grosse semaine...

Conclusion : ça fesse un brosse en France ! :P

Open Vodka...wow...

Anonyme a dit…

Il est en vie! Il est en vie!

Anonyme a dit…

Frappons le avec un bâton!

(*Écoute Nico, c'est vraiment le fun, je peux vraiment ne pas faire attention à mon ortographe ici! c'est une libération! :-D)

Nicolas a dit…

C'est correct, profite de ce lieu libre pour te libérer de toutes ces contraintes ennuyantes.